Festivals

David et madame Hansen

 

 

Comédie dramatique de Alexandre Astier

Avec : Isabelle AdjaniAlexandre Astier, Julie-Anne Roth...

1h29 - 2012

Synopsis

David est ergothérapeute. Il exerce depuis peu dans une riche clinique suisse. Alors que, un matin, il manque une de ses collègues à l'appel, on lui confie une patiente à accompagner pour une course en ville : Madame Hansen-Bergmann. D'abord prudent et respectueux du protocole médical, David se montre procédurier. Mais au fur et à mesure qu'il côtoie sa patiente, sa curiosité grandit : tant de provocation et d'insolence, mêlées à de si soudaines vagues de détresse et de chagrin inexpliquées, ne peuvent cacher qu'un grand traumatisme. Ils ne reviendront pas à l'heure prévue…

 

  

Critique de Maël

 Evènement de la rentrée Alexandre Astier, le roi Arthur de Kaamelot, série culte diffusée sur M6, dont il est le créateur (mais il se partage aussi en scénariste, monteur, musicien et réalisateur), se lance dans la réalisation de films, dans un tout autre registre que la série : la comédie dramatique.

Cette histoire est forte, elle prends forme dans un road movie languissant, dans lequel David l'ergothérapeute  (A. Astier) va tenter de faire réagir sa patiente (I. Adjani), avec force d'humanisme en dépit du protocole. Elle est soutenue par une interprétation irréprochable, la réalisation est juste mais le rythme est lent. Le scénario paraît ne pas avoir suffisamment d'ampleur pour un tel format, son envergure paraît limitée et impose quelques temps morts assez lourds, qui donnent presque une impression de surfait, de trop travaillé pour trop peu de substance derrière. Surtout que l'enjeu (la rémission de madame Hansen ou du moins son déclenchement) ne laisse pas beaucoup de place au doute.

C'est lent, et une certaine angoisse ressort du fait que David hésite, qu'il s'affranchisse des procédures. Comme la situation est brumeuse et que derrière tout ça le personnel de l'hôpital est bien trop formaté, complètement en stress, il attend et insiste pour que David suive la procédure de l'ergothérapie au pas, et ça allourdit pas mal l'atmosphère. En plus de ça, sa femme aussi est angoissée, trop coincée et carrément insupportable avec ses crises de panique. D'un côté ça donne de la profondeur aux seconds rôles, ça les humanise, on s'y identifie facilement et les situations sont touchantes, mais c'est parfois assez exaspérant de voir des personnages si fébrile sans raison apparente. Après Alexandre Astier joue beaucoup sur l'exaspération, et au bout d'un moment elle se communique et ça en devient exaspérant ! Ce mélange d'émotion négatives m'a un peu frustré du coup, et le dénouement n'est pas plus jovial.

Dans le fond il dresse une critique acerbe de l'ergothérapie et de son fonctionnement, mais le contexte est en Suisse et dans un centre hospitalier prestigieux. Le personnel médical paraît s'intéresser davantage au confort du patient qu'à son rétablissement et Alexandre Astier parvient très bien à nous communiquer sa détresse et sa colère face à des établissement pareil.

Pour conclure Astier a réussi son pari à mes yeux. Si son film n'est pas exempt de défauts, on sent quand même nettement la maîtrise de la réalisation dans son ensemble. Il s'offre le luxe d'un jeu d'acteur sans faute, et en plus s'attaque à un sujet fort et très différent de ce qu'il a habitude de faire. Autant dire que ça fait plaisir d'autant plus le cinéma français a besoin de bons réalisateurs, on l'adulait déjà avec Kaamelot et on se méfiait de ce long métrage, on attends la suite avec impatience ! 

Ma note Speed : SSSSS

 

 

 

Critique de Sören

On ne présente plus Alexandre Astier, réalisateur/scénariste/acteur/monteur de Kaamelott, la série qui a presque réussi à faire oublier Caméra Café. Qualifié de génie et de précurseur sur la toile par de nombreux fans, force est de constater que les qualificatifs ne sont pas usurpés.

Donc pour sa première réalisation, Alexandre Astier est attendu au tournant. On veut de l'original, être pris à contre-pied, apprendre des trucs. Cruelle désillusion, le film est échec sur plusieurs points, le tempo déjà.

Lent, extrêmement lent devrais-je dire ! Une heure et demie de monotonie, pas d'émotion de la part des personnages, aucune peur, colère, joie, extase. Des êtres déshumanisés en somme, un choix du réalisateur peut-être, étrange en tout cas, et peu efficace pour sûr.

Un scénario peu inventif, digne d'un téléfilm mais pas du septième art malheureusement. Les égarements d'une amnésique et de son soignant ne remplissent pas un film, il aurait fallu qu'ils rencontrent d'autres personnages qu'il y ait des interactions, que l'on en apprenne plus sur madame Hansen après tout elle a perdu la mémoire, c'était l'occasion de réaliser une vraie chasse au trésor, une quête de vérité, un véritable road-movie avec ses péripéties, là aussi les distributeurs mentent ce n'est pas un road-movie. Rien à voir avec "Thelma et Louise" de Ridley Scott, "Un monde parfait" de Clint Eastwood. Des références pourtant.

Retenons tout de même, l'humour trop peu présent dans ce film, mais caractérisé par le franc parler d'Isabelle Adjani, un peu de gaîté dans ce film.

Une histoire passe-partout et ennuyeuse, était-il nécessaire de réaliser ce film, je ne pense pas. En attendant oublions-le et patientons pour la trilogie Kaamelott qui elle à coup sûr sera de qualité avec un Alexandre Astier en forme à la baguette.

Ma note Speed : SSSSS