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Comme des frères


 

Comédie de Hugo Gélin

Avec : François-Xavier Demaison, Nicolas Duvauchelle, Pierre Niney, plus

2012 - 1h44min

Synopsis

Depuis que Charlie n’est plus là, la vie de Boris, Elie et Maxime a volé en éclats. Ces trois hommes que tout sépare avaient pour Charlie un amour singulier. Elle était leur sœur, la femme de leur vie ou leur pote, c’était selon. Sauf que Charlie est morte et que ça, ni Boris, homme d’affaires accompli, ni Elie, scénariste noctambule et ni Maxime, 20 ans toujours dans les jupes de maman, ne savent comment y faire face. Mais parce qu’elle le leur avait demandé, ils décident sur un coup de tête de faire ce voyage ensemble, direction la Corse et cette maison que Charlie aimait tant. Seulement voilà, 900 kilomètres coincés dans une voiture quand on a pour seul point commun un attachement pour la même femme, c’est long… Boris, Elie et Maxime, trois hommes, trois générations, zéro affinité sur le papier, mais à l’arrivée, la certitude que Charlie a changé leur vie pour toujours.

 

 

Critique de Sören

Très bonne surprise, peu friand des comédies françaises populaires, j'ai pourtant été agréablement séduis par ce film.

Le réalisateur a l'idée de composer des personnages différents en tout point, génération, caractère, métier, passion, éventuellement religion et que leur seul rapprochement est Charlie, leur meilleure amie.

L'originalité est dans le traitement de ce drame, pas larmoyant, pas racoleur. C'est l'opposé d'un film comme "Les petits mouchoirs" qui était opulent, long, ennuyeux et puis le casting était tellement généreux qu'on ne savait plus où donner de la tête. Ici c'est sobre, posé mais avec du rythme. Le réalisateur avoue aimer les "films de bande" et leur réalisateurs (son co-scénariste est Hervé Mimran : scénariste de "Tout ce qui brille" et "Nous York" autre film de bande), mais justement contrairement au film de Canet c'est un groupe qui marche, les acteurs viennent du théâtre, du film d'auteur, de la comédie française même, et surtout n'ont pas ce côté "bancable" qui oblige ceux qui le possède à surpasser et souvent on est déçu.

Même si l'idée de base n'est pas forcément très singulière, son déroulement apporte son lot de surprise avec, notons-le, de vraies péripéties drôles et efficaces, ce qui nous change des gags vus et revus. On sent un réel travail au niveau des dialogues, parfois incisif ou hilarants. Mention spéciale au jeune Pierre Niney, très drôle, et qui a des répliques assez mémorables. C'est satisfaisant de voir qu'aucun métier du cinéma n'a été laissé de côté ou bâclé.

On est loin de ces comédies françaises où l'action se situe dans des grands appartements parisiens du XIXème siècle ; logements évidemment habités par de jeunes, beaux et riches bourgeois, bref des repères spatiaux et sociaux qui excluent le spectateur lambda du sujet. Ici, le road movie apporte une vraie évasion au groupe, à l'histoire elle-même d'ailleurs, les flashbacks permettent d'en apprendre beaucoup sur la relation de chacun avec leur défunte amie et jouent astucieusement au "ping-pong" avec les évènements du "présent" du film. Quand l'instant présent du film apporte l'humour au film et des questionnements, les flashbacks se chargent d'y répondre et amènent leur lot de tristesse. Ca permet de voir une vraie évolution du "trio malgré eux" et c'est une prouesse narrative intelligente car elle amène du rythme au scénario.

Ma note Speed : SSSSS