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Alexandrin augurait une pièce de qualité; la performance également

Olivier Saladin, ancien Deschiens, jouant seul une pièce de théâtre conçu comme un monologue gesticulatoire.

Une galerie de personnages loufoques joués par le même homme.

 

Olivier Saladin, ancien Deschiens, jouant seul une pièce de théâtre conçu comme un monologue gesticulatoire. Une galerie de personnages loufoques joués par le même homme. Basé sur un texte de Daniel Pennac, on a pensé que le ventripotent acteur s'en donnerait à coeur joie, mêlant au jeu l'humour. Or il semblerait que pendant une heure et demie, l'homme n'ait fait qu'une démonstration de son certain talent de comédien. Passant d'une attitude à l'autre, jouant avec l'éclairage, jonglant avec le tempo de la pièce, M.Saladin a créé une formidable machine à rire à laquelle manquait cependant le carburant, la substantifique moelle dirons-nous.

   

Ce spectacle s'adressait-il à une élite sociale ? La question se pose, tant le comique de certains moments étaient difficiles à déceler. La salle des Arcs riait, joyeusement. Les flottements étaient rares, l'artiste a réussi son spectacle. Or il est évident qu'une personne riant fait plus de bruit qu'une personne qui ne rit pas; et là est le défaut principal de cette pièce.
 
Les gags manquent d'universels. Confronté à une parodie d'une milieu hospitalier, le quidam s'interroge. Ce sketch s'arrête-t-il vraiment à un pet phénoménal ? Une occlusion intestinale est-elle un motif comique à elle seule ? Comme ce patient qui s'urine ? Ou ce docteur à l'oreille poilue et fine ? C'est-à-dire que les gags faciles ne servent pas d'introduction à de plus pertinents passages humoristiques, ils s'arrêtent à eux-même. 
 
A partir de là, le chagriné spectateur affichera tout de même grâce à sa bonne volonté un sourire sur son visage toute la durée de la pièce, allant même parfois jusque à souffler du nez_l'imitation de l'enseignant qui demande à ses élèves de s'asseoir et de la secrétaire qui dit avoir beaucoup de travail m'ont en effet titiller les muscles zygomatiques. Ce spectacle n'est pas fondamentalement mauvais, on peut même le songer excellent pour des personnes ayant la capacité de comprendre tout ses enjeux.
 
   
 
 
Le fil rouge de la pièce, le désir pour un interne de médecine d'obtenir sa carte de visite était sûrement une critique de l'arrogance et de la vacuité de certains médecins parisiens. Le scénario pourrait se résumer en effet ainsi : une nuit aux urgences arrive un patient présentant à la chaîne tout les symptômes nécessaires pour se faire examiner par tout les médecins spécialisés d'un hôpital, dans une effervescence faite de panique et de course à celui capable d'établir le bon diagnostic. Or tout cela m'a complètement échappé, à tel point que l'on dût m'expliquer la fin que l'on m'avait promis renversante.
 
Pour conclure, nous dirons que le décor sobre laissait toute sa place à l'acteur pour développer son art, chose faite brillamment, hélas comme un tube pop agréable à écouter bien que vide à l'intérieur.
 
Nans