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Les Innocentes

Titre : Les Innocentes
Durée : 1h55
Date de sortie : 10 février 2016
Réalisatrice : Anne Fontaine
Nationalités : Franco-polonais
Genre : Drame, Historique

 

Résumé :
En décembre 1945, un couvent polonais doit affronter l'accouchement de ses nonnes bénédictines violées par des hommes de l'armée russe. Par l'entremise de Mathilde Beaulieu, interne de la Croix-Rouge en mission de rapatriement des soldats français, ce film narre avec puissance une conséquence peu connue de la guerre et des déchirements inédits entraînés.
 
Réalisatrice :
Anne Fontaine est une actrice et réalisatrice d'origine luxembourgeoise, née le 15 juillet 1959 ayant notamment réalisée Coco Avant Chanel (2008), Gemma Bovery (2014) et travaillant actuellement sur l'adaptation du roman à succès En Finir Avec Eddy Bellegeule d'Edouard Louis, Goncourt du premier roman.
 
Acteurs/ -trices :
 
Lou de Lâage dans le rôle de Mathilde Beaulier
 
Vincent Macaigne dans le rôle de Samuel (médecin à la Croix-Rouge)
 
Agata Buzek dans le rôle de soeur Maria
 
 
Critique :
 
En 1945, l'Allemagne nazie perd la Seconde Guerre mondiale, détruite par l'avancée conjointe des fronts américains et russes. A Berlin, l'Armée Rouge commet des atrocités qui répondent à celles la Wehrmacht en Russie. Tuant, violant sans vergogne et avec la pire bestialité, ils concluent ce second conflit dans une horreur dont on serait presque habitué.
 
Presque, s'il n'y avait pas des mémoires, des livres, des films comme celui d'Anne Fontaine pour nous plonger directement dans un vécu si loin de nos imaginations. Des nonnes enceintes ? De viols ? Proche d'accoucher ? Ce degré d'absurdité trouve peu de sens et pourtant la réalité historique nous rattrape vite. Tiré d'une histoire vrai, Les Innocentes est un film puissant, prenant, dramatique dans le sens d'un enchaînement d'actions logiques, limpides et extraordinaires. De la rencontre entre l'héroïne Mathilde, athée, rationnelle et les autres héroïnes que sont les nonnes, religieuses ferventes,  croyantes éprouvées dans leur foi, naît un film où se tissent des liens particuliers, où les destins se retrouvent bousculés.
 
Les Innocentes creuse les notions de liberté d'être, de quête du bonheur, de résilience aussi. Comment vivre avec un traumatisme ? Certaines ne s'en remettent pas. Servi par des dialogues économes en paroles, des images d'une beauté à couper le souffle et d'acteurs parfaits dans leur rôle, ce film met notamment en lumière Lou de Lâage, actrice principale et belle comme peu d'actrices l'ont déjà été. Magnifique, radieuse, elle capture l'image, nous pend à ses lèvres, nous damne dans ses yeux. La pureté de ses traits, cette facilité d'être belle qu'elle semble avoir font d'elle une des principales réussites de ce film, sans pour autant éclipser le travail de Vincent Macaigne dans le rôle de l'amoureux cynique et Agata Buzek, nonne attachante et sage.
 
"Qu'est-ce qui te manque pour être heureuse ?" Cette question de soeur Maria exprime la profonde bienveillance de la réalisation, ni prosélyte ni athéiste, réfléchie sur la condition humaine, nos naissances multiples. Ce que l'on comprend vite, c'est le pire dont l'Homme est capable, mais également le meilleur et que pour toutes atrocités commises on trouvera une infirmière pour accoucher 'une nonne. 
 
Note: SSSSS
 
Nans