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L'avenir

Titre original : L'avenir
Durée : 1h40
Date de sortie : 6 avril 2016
Réalisateur : Mia Hansen-Love
Genre : Drame

 

Synopsis :
Une parcelle de vie de Nathalie, professeur de philosophie à Henry IV, passionnée par son métier. Son quotidien change soudainement quand elle se retrouve totalement libre, de son mari qui "a rencontré quelqu'un", de ses enfants qui ont quitté le berceau familial, de ses responsabilités éditoriales...
S'entrecroisent l'ancien élève, devenu normalien grâce à la professeure, maintenant penseur/fermier dans le Vercors, la mère glissant peu à peu dans la folie, le petit-enfant, dans un fragment arborescent de vies.
 
 
Acteurs/trices :
Isabelle Huppert : Nathalie
André Marcon : Heinz
Romain Kolinka : Fabien
 
Critique :
Avec L'Avenir, Mia Hansen-Love réussit un film doux et harmonieux incarné avec maîtrise et légèreté par Isabelle Huppert, dont le costume de prof de philo se retrouve tissé de force et de fragilité, d'angoisse et de sérénité. En clair, le film pose explicitement la question d'accorder la pensée et l'action mais sans intellectualisation.
Loin d'être un film cérébral, L'Avenir promène sa caméra presque au hasard des personnages, laissant traîner un angle de vue, s'attardant sur des personnages secondaires silencieux.
Et au coeur du drame, de l'enchaînement des actions, Isabelle Huppert donc. Son personnage, détaché, qui adapte au quotidien ses préceptes philosophiques est touchant de sincérité. Son mari la quitte pour une autre. Elle comprend et s'en veut : "J'ai cru que tu m'aimerais toujours; quelle conne." En décalage avec les comportements habituels, elle soulage de l'hystérie ambiante. Malgré que tout la quitte, elle confit être heureuse, bonheur justifié par une "vie intellectuelle bien remplie" Est-ce que cela suffit ? Elle pleure parfois, mais ne perd jamais de son jugement.
 
 
Ensuite vient le personnage de Fabien, joué par Roman Kolinka. Il incarne la jeunesse, actuelle et d'hier, qui croit encore qu'elle peut changer le monde. Elève de terminale intelligent mais en difficulté, ayant à affronter le décès de son père et l'incapacité de sa mère, il s'est retrouvé soutenu par sa prof de philo jusque à réussir à Normale Sup. Dans le film, il est écrivain, penseur libertaire, attaché à Nathalie donc, qui se lance avec des éditeurs allemands dans la production de fromage dans une petite ferme du Vercors.  
Entre ces deux personnages des désaccords, sur la radicalité de l'un et le manque d'action de l'autre. Mais au final, cela importe peu. Le vrai message est l'ambition de Nathalie, c'est-à-dire apprendre, réussir à penser par soi-même. Une douce sagesse imprègne L'Avenir, film positif, apaisant, à voir !
 
Note Speed : SSSSS
 
Critique signée Nans