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It It Anita: l'interview

Pour cette dernière scène rock de l'année 2019, nous avons interviewé le groupe de noise it it anita. Après un show incroyable, nous nous sommes retrouvés dans les loges de l'hydrophone avec Mike, le guitariste, Damien, le chanteur, Elliot, le bassiste et Bryan, le batteur. Ils ont répondus à nos questions avec beaucoup d'application et nous les remercions encore une fois pour l'interview tout d'abord mais aussi pour ce show énorme qu'ils nous ont offert.

 

Speedweb : Qu'est-ce que vous préférez dans une musique, sa conception ou plutôt sa performance en live ?

Mike(le guitariste) : C'est surtout deux approches très différentes. Moi j'aime bien la conception mais les paroles ça m'intéresse pas. Je crois qu'on en met parce qu'il faut en mettre.

Elliot(le bassiste) : Ça se complète bien. C'est chouette de tout créer mais c'est cool de pouvoir aller le défendre sur scène parce que là il se passe quelquechose avec les gens.

 

Speedweb : Peut-on dire que le live est vraiment votre priorité, votre force ?

Elliot : Priorité je ne sais pas, car je crois que la partie conception est autant voir plus importante parce que faire un bon live avec des mauvais morceaux, c'est difficile.

Mike : Les Beatles l'ont fait.(rire général)

Elliot : Mais je pense que là où est notre point fort c'est peut-être le live parce qu'on s'amuse vraiment bien.

Mike : C'est aussi cool si après le concert, les gens achètent un disque et qu'ils apprécient l'écouter.

Bryan(le batteur) : Dans le concert, ce qu'on aime bien, c'est de partager l'énergie qu'on a en fait. Moi j'adore partager cette rage qui est en permanence chez moi. Mais une rage positive.(rire général). Je pense que ça se ressent et c'est ça qu'est vraiment super.

 

Speedweb : Quelqu'un de Speedweb vous a vu récemment, il était dithyrambique sur votre performance mais pour vous quel serait le live rêvé, la meilleure performance possible ?

Mike : Ce serait l'été pour moi, en plein air, avec une belle affiche et plein de gens.(rires)

Elliot : Ouais beaucoup de gens attentifs et qui apprécient ce qu'on fait et qui nous le montrent je crois.

Mike : Et avec un backstage vraiment full viande (Rires)

Bryan : L'été, à Los Angeles, avec en première partie Deftones !

Mike : Oh j'aimerais bien que ça soit chez nous.

Damien(le chanteur) : L'été là-bas on aurait trop chaud.

Elliot : Ouais sûrement, l'hiver à Los angeles.(rires) La question qui finit jamais.

 

Speedweb : quelle a été votre plus grande claque en concert ?

Damien : Moi c'est la première fois que j'ai vu un groupe écossais qui s'appelle Mogwai, c'était en 98 un truc comme ça. Je suis devenu instantanément fan après parce que ça allait très très fort. En fait j'allais voir un groupe qui s'appelle Incubus et au dernier moment ils ont été remplacés par eux. Au final je me suis pris une claque monumental. C'était juste surpuissant.

Elliot : Je crois qu'on en prend régulièrement. Là je vais aller voir Paul Mc Cartney, le rêve de ma vie quoi. Donc je vais la prendre bientôt la claque.

Mike : Je sais pas, peut-être le concert de Pavement, un groupe américain des années 90, que j'avais vu à Bruxelles. J'étais jeune, innocent et j'avais pris du plaisir a les voir libre comme l'air...Le rock freedom, the rock'n'roll (rires).

Bryan : Franchement, je suis fort critique là-dessus. Une claque ça va être sur la prestation. Certains sont derrière leurs instruments, ils jouent super bien mais rien ne se dégage. Alors que des fois il y a des groupes que tu connais pas et tu regardes les mecs et tu fais : “Oh putain”. Hot Snakes dernièrement, j'ai pris une grosse claque, j'arrivais plus à parler, tu vois qu'ils en veulent et ils envoient. Ça pour moi c'est des claques.

 

Speed web : Vous êtes assez critique auprès de certains groupes rock, qui pourtant cartonnent auprès du public, comme Idles (rires du groupe) par exemple, qu’est-ce qui vous dérange le plus dans ce genre de groupe ?

Mike : C'est vrai oui, c'est un pur produit marketing depuis quoi 2 ans ? J'ai vu un concert l'année passée. Les 3/4 des gens étaient là alors que c'étaient des gens qui n'écoute pas vraiment mais il “fallait” être au concert de Idles.

Elliot : Je suis assez d'accord avec l'avis de Mike mais j'aime beaucoup leurs albums quand même.

Mike : Ils se sont fait manger par le système. Il ont un côté faussement punk. Et au-delà de ça, c'est pas non plus dingue, dans 3 ans on en parle plus d'Idles honnêtement.

Elliot : Disons qu'ils vont pas marquer l'histoire du rock comme Nirvana.

Mike : Ou non, comme les Bea... Les Bea quoi déjà ?(rires) Sérieusement, je trouve qu'il y a beaucoup de groupe avec une énergie pure et un vrai côté rock ou punk. Et on en tirera jamais une ligne.

Elliot : Après tant mieux pour eux ! Mais à mon avis, ils ne font plus que des grosses salles. Et je suis pas sur que ça soit l'essence même de ce qu'il proposait à la base.

 

Speedweb : Et justement, quels sont pour vous les 2/3 groupes rock les plus marquants dans l’histoire du rock ?

Elliot : Les beatles, bien sûr, je pourrais vous en parler pendant des heures. Ils ont créés beaucoup de choses à une époque où ça existait pas encore vraiment. Sinon, je crois qu'il y a un truc qui nous relie tous, c'est quand même Nirvana. C'étaient des mecs qui se disait on y va, on s'en fout, c'était super. Mais il y en a plein d'autres, c'est difficile.

 

Speed web : Quel groupe nous conseilleriez- vous actuellement ?

Mike : Idles?(rires)

Elliot : ce qu'on écoute beaucoup pour le moment c'est un groupe lillois qui s'appelle Bison Bisou. C'est vraiment très chouette. Leur dernier album est vraiment super.

Mike : Sinon, il y a un groupe anglais qui s'appelle USA Nails que je trouve vraiment super.

Des groupes flamands aussi, comme Raket Kannon. Et euh lysistrata aussi !

Elliot : C'est des grands copains mais on aime vraiment bien ce qu'ils font. Mais y'en a plein qui sont intéressants, je pense qu'il faut juste être curieux et s'intéresser à ce qui se passe autour de chez soi et que les découvertes se font là aussi.

 

Speedweb : Quand on fait des recherches sur It It Anita sur le web, on a toujours Lysistrata qui est cité dans l’article, quel lien avez-vous tissé avec ce groupe ?

Damien : C'est depuis 2016, on les a croisés une première fois et puis on est vraiment devenus super potes et on ne s'est plus lâchés. Maintenant on a le même label, le même tourneur, on est resté lié. On fait beaucoup de dates ensemble.

Mike : on espère rejouer avec eux l'année prochaine.

Speedweb : La scène musicale rock regorge de supers groupes pourtant ils ne sont pas les plus mis en avant par l'industrie musicale. Qu'aimeriez vous voir changer dans ce domaine?

Mike : Je crois que c'est un peu des “cycles”. On a dit que c'était mort il y a quelques années mais ces 2/3 dernières années, il y a pas mal de groupe qui reviennent ou qui apparaissent. On vient de faire une tournée avec Lysistrata qu'était pas des petites salles et il y avait des gens à chaque fois. Il y a encore moyen d'attirer des gens avec du rock.

Bryan : Ce qui est dur, c'est que en Europe, les radios passent toutes la même m*rde et ça me casse les co*illes. Les radios sont formatées, on leur envoie tous les gros tubes dont on sait qu'ils vont cartonner. Ils sont obligés de les passer et tout le reste, tout ce qui est indépendant ou plus intéressant, c'est éclipsé. Je sais pas mais tu vas au Québec, au Etats-unis, il y a 20 000 radios. Il y en a qui passe que du rock, du métal, du post-rock.... Ils doivent être formatés aussi mais par exemple en Belgique, il y a une seule station qui est bien, c'est Stubru, ils passent encore de tout. Ca serait peut-être la seule chose à changer.

 

Merci à l'Hydrophone, à It it anita et a speedweb pour ces moments géniaux passés avec le groupe. Et Bonne fêtes de fin d'année !!!!

Interview signée Malo (photos de Mr G)