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Interview de Lysistrata

Lysistrata est sûrement le groupe français de musique indépendante le plus apprécié du moment. Nous les avons rencontré lors de leur passage à l'Hydrophone, qui nous aura concocté de très bons concerts d'ailleurs depuis son ouverture !

Un vrai régal sur scène, le groupe est resté vraiment très simple et nous accordé une excellente interview.

   

Comment définiriez-vous votre parcours depuis votre premier groupe entre Ben et Max ou vous jouiez chez vos parents, à Lysistrata, un groupe connu dans le monde entier ?

Max : A la base, on a commencé tous les deux et avec le grand frère de Ben quand on habitait en campagne du côté de Saintes, puis Ben a rencontré Théo au collège.

Ben : Honnêtement on n’a pas vu le temps passer ! On se connaît depuis 12-13 ans et on a l’impression que c’était l’année dernière. Il s’est passé tellement de choses que c’est dur à définir. Après, on n’est pas forcément connu dans le monde entier, c’est surtout en France et en Belgique. C’est vrai qu’on a joué dans pas mal de pays comme en Asie ou au Canada, mais on n’est pas vraiment des grosses stars et ce n’est pas forcément notre envie non plus.

 

Vous avez des musiques avec des noms assez originaux, on pense à « pantalon - pantacourt » ou « pierre-feuille-ciseaux », qui est-ce qui trouve ce genre de titres ?

Théo : (à Ben) Ça doit être ton frère qui a trouvé « pantalon-pantacourt » non ?

*Rires*

Max : On a choisi ces titres mais ce sont des morceaux que l’on ne joue plus.

Ben : C’est parce que c’était à la mode de faire des noms comme ça en France sauf qu’on n’avait pas de paroles… Du coup, on appelait le morceau avec le premier truc qui nous passait par la tête.

En plus on a fait ça que deux fois, ça nous représente pas forcément. Maintenant on essaye de faire des morceaux plus précis qui racontent quelque chose.

 

Comme pour It It Anita, vous arrivez à faire passer de l’émotion sur des musiques noise qui pourraient même être agressives pour certaines. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette contradiction ?

Théo : C’est une bonne question… Dans une musique noise, accessible ou pas, on peut quand même faire passer des messages dans le texte ou pleins d’autres choses et nous c’est ce qu’on recherche, faire une musique qui nous représente et qui n’est pas forcément abordable.

Ben : En fait, on essaye de composer avec ce qu’on ressent, on ne pense pas forcément à ce que les gens vont penser du coup ça donne notre propre style et c’est peut-être ça qui fait passer des émotions, car chaque morceaux font partis de nous.

Théo : On pense que même avec une musique violente on peut faire passer un message hyper intense, profond et sincère aussi.

 

Donc, vous ne cherchez pas à faire une musique populaire ou qui va plaire ?

Max : Non, pas du tout. On fait ça avant tout pour nous. Ça peut paraître égoïste mais quand on compose, faut d’abord que ça nous plaise et si les gens suivent alors c’est vraiment super.

 

Comment vous jugez la scène du rock en ce moment ? Que ce soit les groupes ou le public partout dans le monde ?

Théo : Partout dans le monde c’est hyper différent suivant le pays ou la culture. En France, je pense qu’on a de supers groupes connu mais aussi dont on ne parle pas ou dont on a oublié le nom. On a une scène énormément riche en noise et dans le réseau hardcore.

Ben : Dans les premières années il y avait très peu de groupes parce qu’il fallait avoir les moyens de faire de la musique. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus accessible, grâce à internet on peut facilement diffuser ses sons. Du coup, tous les jours on a un nouveau groupe qui apparaît ou qui devient connu. Mais c’est aussi chouette parce qu’il en a pour tous les goûts.

Max : Le rock en France y en a toujours eu, c’est juste qu’ils jouaient dans des « caves » et maintenant dans de grandes salles et les médias n’en parlaient pas forcément non plus.

 

Quels groupes nous conseilleriez-vous ?

Théo : On pourrait sortir une liste immense, on a Ropoporose, Cosse, Papy Tigre… Tout ça c’est des groupes qui faut écouter absolument, ils font partis de nos influences à nous et qu’on considère presque comme proche car on s’entend bien avec eux.

Max : Y a aussi le groupe de la colonie de vacances, l’équipe de Tours : Papy Tigre, Pneu, Electric Electric et Marvin. Ils ont fait une sorte de gros projet à quatre groupes, c’est des groupes plus vieux comme Dragline, un groupe des années 90’. Y a vraiment beaucoup de choses en France !

 

Quand on parle de Lysistrata, on en vient souvent à It It Anita, quel lien existe-il entre ces deux groupes ?

Ben : On les connaît depuis 2016. Max les a découverts sur internet, il nous a fait écouter et on a trouvé ça trop bien. Notre tourneur nous a dit qu’on allait jouer avec eux à Paris, ça c’est super bien passé humainement et depuis on est devenu ami, c’est un peu comme des oncles même.

*Rires*

Max : Damien, leur guitariste, tient un label belge, le Hit Records, ils nous ont aidés pour nos premiers concerts en Belgique, ils sont devenus notre label belge d’ailleurs.

Ben : Ce groupe c’est juste des gens hyper bienveillant, cool et qui ont un style qui défoncent !

 

Vous avez déjà sorti plusieurs albums, dont le plus récent est parvenu en octobre dernier. Est-ce que le stress de la sortie et le retour de presse est plus fort aujourd’hui ou êtes-vous plus sûr de vous dû à une certaine notoriété dans le milieu ?

Théo : Je pense qu’on s’est pas posé la question du stress, on avait vraiment l’envie de sortir l’album. Pour le coup, on avait vraiment composé l’album par rapport au premier qui comportait pleins de morceaux qu’on jouait depuis longtemps. On a eu le stress par rapport au peu de temps qu’on avait pour composer mais on était quand même dans une bonne ambiance, entouré des gens qui nous accompagnent et qui sont hyper bien veillant. On avait l’envie de jouer des morceaux en live aussi, ceux du premier album commençaient à nous lasser un peu, on voulait montrer nos nouveaux morceaux, découvrir d’autres gens, d’autres lieux.

Max : Et on est toujours contents d’avoir des retours pour voir ce que les gens en pensent, que ce soit une critique positive ou négative, on n’est pas trop à cheval là-dessus.

Ben : Ouais clairement !

 

Qu’est-ce que vous préférez dans la musique ? La conception d’une mélodie, l’écriture du texte ou la performance en live ?

Ben : Je pense que c’est tout !

Max : Maintenant on est beaucoup plus axé sur la conception du texte.

Ben : Le fait d’utiliser sa voix c’est quelque chose de stressant au début mais une fois que tu commences réellement à chanter, à parler, tu ne peux pas t’en empêcher c’est quelque chose de très fort parce que tu utilises ton corps et tes émotions aussi.

Théo : Après la performance live est super importante aussi. Le fait de voir les gens, de pouvoir s’exprimer un peu à sa façon, c’est important. J’écoute tous les jours, tout le temps des albums mais c’est en vrai que tu ressens le plus de choses. La musique rock c’est une musique physique qui a besoin de se vivre en live, c’est dans ces moments-là que j’ai pris le plus de claques, tu t’en souviens.

 

Est-ce que vous avez un rituel avant de monter sur scène ?

Théo : On s’échauffe comme on peut, parfois on écoute de la musique pour nous mettre dans l’ambiance.

Max : Ouais et on essaye de se détendre mais ça varie donc on n’a pas vraiment de rituel en fait.

 

Avez-vous des passions communes en dehors de la musique ?

Théo : Moi j’aime beaucoup la photo.

Max : Moi j’adore le vin, j’ai fait des études dans ce domaine.

Ben : Je pense qu’on est tous sensible à l’art en général.

Max : Ouais mais on aime beaucoup la bouffe, manger bien tu vois ! Faire des gâteaux comme le Carotte cake.

Théo : Moi je fais des Carottes cake, c’est vrai.

*Rires*

Ben : Ben moi j’aime bien faire de la peinture mais on a beaucoup de passions communes je pense.

 

Interview signée maéva (photos de Mr G)