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Hamlet au Grand théâtre de Lorient

Pour cette création, Gérard Watkins propose une nouvelle traduction du texte qui s'attache à la musicalité et à la rythmique de la langue. Sa mise en scène interroge notre époque, ses conflits, la révolte impossible, les conflits intergénérationnels, la folie du Monde

 

Le 20 janvier, nous nous sommes rendues au Grand théâtre de Lorient pour voir Hamlet, œuvre du dramaturge anglais William Shakespeare.

Cette tragédie mêlant amour et mort, s’ancre dans le contexte suivant ; le roi du Danemark est mort il y a peu, son frère prend sa place et épouse sa femme Gertrude deux mois plus tard.

Hamlet, fils du roi, n’arrive pas à se remettre de la mort de son père. C’est lors d’une mystérieuse apparition du spectre de celui-ci, qu’il apprend la cause de sa mort. Le roi est mort assassiné par son frère, Hamlet est donc pris par une envie de vengeance.
Pour assouvir cette envie, il décide prend la décision de simuler la folie mais au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire on s’interroge, est-il réellement devenu fou ? Ou joue-t-il toujours un rôle ?

Lorsque nous arrivons dans l’enceinte du Grand Théâtre, le rideau n’est pas fermé et laisse apparaître le décor, cela nous surprend car ce n’est pas habituel d’après nos expériences personnelles. Nous aurions préféré découvrir le décor suite au tomber de rideau.

Cependant, le fait de voir en amont le décor sans la présence des acteurs, permet de mieux l’apprécier et d’en remarquer tous ses détails et facettes.

Gérard Watkins, metteur en scène et traducteur de la pièce, joue le rôle de Claudius, frère du roi, a décidé de mettre en avant dans cette interprétation les liens familiaux plutôt que l’aspect militaire classiquement mis au premier plan. On remarque aussi que G.Watkins a fait le choix que certains personnages masculins soient joués par des femmes, c’est d’ailleurs le cas du personnage principal, Hamlet, joué par l’actrice Anne Alvaro. Cela donne un côté décalé et l’effet recherché sur la personnalité tourmentée du personnage.

La première partie de la pièce nous présente les personnages avec des allées et venues entre le salon/ bar de la maison familiale dans un style année 70 et le terrain de guerre.  Dans cette première partie aucun changement de décor n’est fait, tous les lieux de l’histoire sont réunis sur les planches de la scène. Néanmoins, cette gestion de l’espace n’impacte pas la compréhension du déroulement de l’histoire.

Concernant les acteurs, leur finesse de jeu est impressionnante, les émotions sont transmises à la perfection. La majorité des acteurs interprète au minimum deux rôles, ce qui est visible notamment avec le changement de costume. Leurs entrées varient aussi, c’est là qu’on voit toute la maîtrise de l’espace et cela permet d’être encore plus imprégné dans l’histoire.

Des transitions interviennent au rythme de diverses musiques rocks de groupes des années 70 tels que “Creedence Clearwater Revival” ou “The kinks”, cela apporte une dynamique et nous plonge encore un peu plus dans cet univers.

Ensuite, un entracte de huit minutes qui permet un changement de décors, mais qui là encore est minutieusement travaillé. En effet, on assiste à un petit concert du metteur en scène et d’un des comédiens, histoire de toujours rester connecté à la musique, présente tout au long de cette pièce.

La deuxième, partie plus courte, se passe dans un décor différent, on se retrouve à l’enterrement d’un des personnages. L’opposition d’Hamlet à son environnement et à ce monde qu’il n’aime pas, ou plus, se conclut de façon dramatique, le second acte clôture une pièce de 3h15 captivante la majorité du temps. 

Nous avons passé une très bonne soirée !!

 

Léa, Manon, Envéla