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Da Silva ou la chanson française qui détonne



 

Jeudi 9 février était programmé au Manège Da Silva, un chanteur français qui a de quoi faire parler de lui avec en première partie Marion Mayer, une jeune artiste lorientaise. Voici les quelques impressions de votre modeste reporter à ce concert.

 

Bon alors, soyons sincères, Mr Da Silva m'a refusé mon interview : pas sympa!

Bref, un petit compte-­rendu, ça fait pas de mal et puis c'est toujours instructif

Alors, la première partie a un joli petit minois même si personnellement son accompagnateur-­guitariste‐pianiste m'a bien plus intéressé. On se refait pas...

Alors c'est de la jolie folk toute douce aux paroles largement anglicisées excepté un seul titre: « Itinéraire bis ».

La vérité, c'est que le petit couple sur scène sont mignons, la musique n'est pas soporifique et la jeune Marion a d'ailleurs un joli brin de voix. Mais elle est quand même très jeune, 18 ans, et ça sent.

Le charisme sur scène est quand même à minima, c'est pas faute d'avoir essayé pourtant, et si on écoute distraitement, ça reste une musique vite‐écoutée-­vite‐oubliée. Bref, agréable et sans doute bien meilleur dans quelques années.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Car ce qui reste l'énorme claque de la soirée, ça reste Da Silva.

Ce chanteur de variété française ne fait justement absolument pas de la chanson française planplan. Bien que l'écrasante majorité porte sur un seul et même sujet: l'amour, le talentueux Da Silva tord cet amour sur un son impressionnant.

Le guitariste a une classe folle, les solos de guitare laissent patois, les paroles sont bien trouvées et évitent à chaque fois l'écueil du gnangnan.

 

Les effets visuels et la voix si particulière de Manu créaient une ambiance vraiment prenante aux tripes. Tout un univers est là, mélancolique, énervé voir un peu dépassé.

La peur que j'avais au départ d'un concert passé figée sur une musique sympa mais absolument pas entraînante s'est vite envolée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a toujours une différence entre un artiste qui fait bouger et un artiste qu'on écouterait posé. Le risque pour le deuxième est de ne strictement rien donner sur scène, on préfèrerait presque l'album.

Da Silva réussit à éviter cet écueil avec son univers.

Seul bémol: si Marion Mayer tentait tant bien que mal de nouer un dialogue avec la salle intimiste du Manège, la deuxième partie ne se donnait pas cette peine, ayant la majorité du temps le regard dans le vague.

Même si cela allait parfaitement avec la musique, c'est toujours désagréable d'avoir l'impression d'être un seul public dans une longue tournée, un public parmi tant d'autres.