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Super 8

 

 

Film fantastique de J.J. Abrams

Avec : Kyle Chandler, Joel Courtney, Elle Fanning, plus...

Sortie le 3 Août 2011

Synopsis 

Été 1979, une petite ville de l’Ohio. Alors qu'ils tournent un film en super 8, un groupe d’adolescents est témoin d'une spectaculaire catastrophe ferroviaire. Ils ne tardent pas à comprendre qu'il ne s'agit pas d'un accident. Peu après, des disparitions étonnantes et des événements inexplicables se produisent en ville, et la police tente de découvrir la vérité… Une vérité qu’aucun d’entre eux n’aurait pu imaginer. 

 

 

 

 

Critique de Sören

Tiens, tiens, un nouveau Abrams ! Pour info je n'ai pas regardé une nouvelle production de ce réalisateur depuis l'arrêt de Lost en 2009. Et je ne garde pas un bon souvenir de la fin de cette mythique, fantastique, orgasmique série télévisée, bon je vais arrêter sinon on va rentrer dans le cadre intime...

Mais comme J.J. Arbrams c'est aussi Cloverfied et Mission Impossible 3 pour le cinéma et Alias pour la télé, tous les trois de très bons projets et qu'une nouvelle fois Michael Giacchino est à la musique, je m'attends à du lourd pour ce nouveau film. Bon le problème c'est que j'ai appris que Spielberg était aussi dans le staff du film et c'est embêtant car ce monsieur ne sait plus depuis longtemps ce que signifie faire un bon film, mais passons, de toutes manières je reviendrais à Spielberg dans la suite de mon exposé.

L'idée de base, quoique vue et revue au cinéma, c'est à dire prendre une petite ville tranquille des USA et lui flanquer un complot militaire sur le dos, tient la route. On rentre facilement dans cet univers de la fin des années 70, le film puise largement dans les films de cette époque, les jeunes héros ont un côté "Goonies", chacun à un physique particulier, un rôle dans la "team". On peut aussi y voir des références aux Greemlins. Si on enlevait la qualité de l'image, on pourrait croire que le film à 25/30 ans. Le déroulement du film n'est pas sans faire penser à E.T (c'est ici que je reparle de Spielberg) et c'est voulu. En effet on retrouve le phénomène mystérieux se produit dans une petite ville, les autorités militaires qui s'en mêlent rapidement, mais les enfants contre attaquent. Et quand le film prend son envol, on a l'impression de rester à l'embarquement, on perd le charme de l'époque, du film avec des enfants, on rentre dans l'hollywoodien, dans le "bourrin". La fin par exemple est totalement en décalage avec l'amorce de l'histoire, et on passe de l'éloge aux films populaires des eighties à une mauvaise pastiche. Dommage !

Ma note Speed : SSSSS

 

 

Critique de Maël

Je dirais que une des grosses qualités du film est l'alchimie de la bande-­son et de la réalisation, toujours en phase idéale l'une avec l'autre, fruits du duo fertile que forme Abrams et Giaccino, réalisateur et compositeur qui se connaissent bien. Chaque scène est gratifiée de cette alchimie, les émotions sont poignantes, de l'amour à la peur - deux émotions clef du film - presque sans excès, même si le cinéma pop-­corn a l'américaine et l'amour à l'eau de rose ne sont parfois pas si loin. 

Mais je pense que c'était la volonté de Abrams en réalisant ce film, que de mettre en scène dignement ses débuts au cinéma, en revisitant ces films pop-­corn. Le genre de thriller Alien vs G-‐I sous fond de guerre froide (peut-­être ces films qui ont bercé cette période de sa vie, mais ça il faudrait le lui demander), il les revisite avec quelques idées fraîches, de l'humour, ajoutés à ça de bon renforts d'effet spéciaux solides et de belles filles, dans une aventure fantastique à faire rêver tous les pré‐ados. Ainsi il il pouvait s'offrir le luxe de faire ressortir toute la passion et l'excitation que lui avait provoqué ses débuts, lorsqu'il était encore armé de ses premières caméras super huit.

Petite parenthèse sur les « belles filles » du film.

De nos jours la société est menée d'une main de maître par la beauté superficielle, et le désir charnel, pour rester poli. La femme-­enfant aux formes généreuses est l'idéal féminin par excellence, donc systématiquement incarnée dans tout film d'action qui se respecte, puisque il est “une plu‐value sur la production” évidente, c'est un fait. 

Abrams se joue de ce fait et s'amuse a sonder le formatage des spectateurs mâles, avec cette romance scénarisée, cet amour de jeunesse emplie d'innocence et d'excitation mêlée. En effet ces derniers -dont je fais partie‐ sont habitués a reluquer les courbes des figures féminines pulpeuses de base, projetées au premier plan (comme dans tous les typiques Transformers), ici, cette figure est incarnée par la soeur du Charles Kaznik (d'ailleurs la « bien roulée » comme il l'appelle justement), seulement elle est relayée en personnage très secondaire. L'héroïne féminine est la belle et ingénue Alice Deinard, superbement interprétée par Elle Fanning. On est surpris à admirer la beauté de leurs jeu de séduction d'enfant, loin des désirs charnels primaires. La beauté des personnages rendus “adultes” par leurs gestes et leurs implications, et toute la candeur qui en ressort est dépaysante, forte de caractère, bien loin des icônes de la beauté de la femme-­enfant plus lubrique qu'autre chose. On se trouve à une frontière entre deux figures diamétralement opposées que seule notre bonne conscience détermine, enfin ça reste mon ressenti, et j'y ai vu une idée une idée lumineuse d'Abrams !

 

 

Dans la musique comme au cinéma, je me suis rendu compte avec Super huit que les artistes ont bien leurs marque de fabrique, mais plus qu'une simple empreinte, c'est la globalité de l'oeuvre qui est sous l'emprise de leurs influence. L'atmosphère générale et toutes ses petites touches remarquables, sont ces choses qui instantanément font reconnaître les artistes, le duo Giaccini et Adams jouent en effet un répertoire qui leur est familier, et dont il se sont forgé une véritable identité, depuis la série LOST évidemment, puis avec Cloverfield. Si ce n'est évidemment pas pour me déplaire, puisque ça traduit le talent des deux hommes à s'accorder sur la réalisation visuelle et musicale, qui n'est pourtant plus à prouver, j'ai par moments comme des impressions de déjà-­vu. Principalement, pour ne pas dire exclusivement les passages d'apparition furtive du « monstre », qui s'efforcent longtemps de ne rien laisser filtrer de sa forme et de sa nature, sous les cris de torture des violons de Giaccino, tellement poignants, donc très efficaces pour renforcer le suspense. Ce suspense est mené jusqu'au dénouement, où l'histoire et les images des scènes finales découvrent l'identité du monstre.Un procédé couramment utilisé par Abrams avec les autres montres de Lost et Cloverfield, mais du fait justement que ces oeuvres ne soient pas liées d'une quelconque manière -­ à l'inverse de Tarantino par exemple qui prend le soin de lier ses films avec plus ou moins de force - ces impressions traduisent davantage un manque d'originalité presque cinglant, plutôt que d'une signature. Dire qu'ils usent et abusent du même procédé serait un peu téléphoné, mais pas tant que ça finalement, à moins que Abrams ne vienne dévoiler une parenté fulgurante entre Cloverfield et Super Huit, ce qui ne serait pas impossible, juste bien débile (à mon sens). Pour conclure sur ce point, la maîtrise et la qualité de ces scènes ravira les spectateurs n'ayant pas vu comme moi Lost ou/et Cloverfield (procédé communs à ceux-­ci essentiellement), les autres pourraient partager ces impressions de déjà-­‐vu, de réchauffé.

Conclusion, un film à voir absolument, objectivement une belle réussite d'Abrams (même si certains points sont tous relatifs à ces dernières réalisations) !

Ma note Speed : SSSSS