Festivals

Vieilles Charrues 2011 - Conférences du jeudi

 

Après maintes souffrances, risques d'insolation, ventres gargouillants et un certain problème d'orientation, vos idoles, vos maîtres à penser ont pu accéder au Graal tant attendu : l'espace presse des Vieilles Charrues. De cet endroit mystérieux et plein de stars cachées, ils ont accepté et remplis avec brios leur mission : vous ramener des interviews passionnantes, des photos de professionnels et des impressions sur le vif. En attendant la suite...

 

Le Grand Orchestre Armorigène

Première conférence de presse, Le Grand Orchestre Armorigène nous est présenté par son leader , souriant et à l'aise. Il commence par nous faire un petit historique de cette expérience musicale particulière. Friand de musique « qui se démarque » le premier projet de cet artiste s'intitulait « Armorigène Trio ».

Depuis, le trio est devenu un orchestre et 4 musiciens se sont joint aux fondateurs dans le but de créer une musique s'attachant au patrimoine breton mais s'ouvrant au maximum. Donc même si on retrouve une « Gravotte » (joli jeu de mot désignant une gavotte grave) sur laquelle on pourrait presque se tendre les petits doigts et c'est parti pour la danse traditionnelle, les influences sont diverses comme les possibilités de la vielle. Cet instrument phare du groupe est le symbole du renouveau d'une roue au son infini qui revêt de nos jours des accents éléctros et accompagne même les cirques.

Leur musique est faite de silences et de répétitions qui se démarque par l'apport de chaque membre. En effet une mélodie est créée à partir d'un fragment qu'un des artistes propose et que chacun développe à sa manière jusqu'à tout regrouper. En sort une impression savante du fait de ses influences classiques mais assez directe et proche du public. En effet, même si c'est le premier festival auquel ils participent, ce groupe se produit principalement en concert et leur album est en cours de production.

Le grand orchestre et la salle de conférence

 

Shakaponk, le singe qui pense

Shaka Ponk, c'est vraiment un groupe spécial. D'abord, c'est l'un des premier à arriver à l'heure à la conférence. Respect. De plus, ce qu'on prends souvent pour leur mascotte, le singe en 3D qui les accompagne à chaque morceau, pour eux c'est presque un membre à part entière. Ça déjà c'est pas commun mais ce qui caractérise justement cette association de créatifs survoltés c'est ce mix d'images et de sons. La génération télé (le membre le plus âgé a 35 ans) qui prends un peu de tout partout a trouvé son représentant, un groupe qui demande à n'importe qui dans un bar d'écrire une chanson pour un singe et qui ose prendre des risques sur le plan musical.

Cette notion d'échange, d'ouverture créatrice, les membres l'ont appris au cours de 4 années passées à Berlin, où ils fuyaient le côté très sectaire à l'époque de l'industrie de la musique française. Pour eux, c'est l'explosion du net et du téléchargement qui ont poussés les majors à remettre en question la variété française et à chercher des groupes plus originaux et plus délirants qui fonctionnaient sur le net. Cette disparition des lieux fermés et des réseaux de connaissances est une avancée dans la découverte de groupes différents. Shaka Ponk est donc l'un des premiers groupes que l'on entends proposer un argument pour le piratage (même si le vol, c'est mal!).

Cette position anticonformiste est un des nombreux exemples d'une façon différente de voir la musique. Comme un outil par exemple, au même niveau que l'image ou les déguisements. Car ce que cache le Singe fantasque, ce sont des discours moralisateurs au second degré.

Ce groupe qui ne se prends pas au sérieux, qui a connu la galère (plus de personnes sur scène que dans la salle dixit les membres) et le bouillonnement culturel de Berlin et qui préfèrent tatonner et essayer ensemble plutôt que réutiliser les recettes du passé est définitivement à suivre de près.

Shakaponk en toute simplicité

Extrait de leur interview : PLAY

 

Titi Robin Trio et Olivia Ruiz

Un groupe reposant surtout sur l'improvisation s'est révélé aussi spontané en interview. L'artiste a montré une vraie volonté d’exprimer son engagement social, à travers des échanges musicaux. Ce qu'il dénonce, c'est une société de la peur de l'autre, du tzigane au musulman.

Pour lui, les bohémiens qui sont là depuis 600 ans n'ont pas à subir des discours haineux ni les musulmans un racisme croissant et latent. Ayant grandi dans le mélange des cultures, il considère que même si sa musique n'est pas un instrument politique, la situation actuelle mérite une dénonciation.

Dans un autre registre, Olivia Ruiz nous a expliqué le fonctionnement de l'association lancée par son petit frère au Burkina Fasso. Pour elle, une association caritative ne doit être basée sur l'assistanat mais une révélation des richesses qui existent déjà dans une région défavorisée. Ce sont donc à partir des recettes de rappeurs lancés et produits grâce à l'association que des bâtiments ont été construits.

 

L'engagement des artistes est donc présent et important comme la vague de pseudos écolos dans le star system américain ou les soutiens d'artistes après les catastrophes naturelles.

 

Mondkopf

Mondkopf, c'est un DJ électro à l'ambiance un peu particulière. A seulement 25 ans, il développe un album sombre à la limite de l'inquiétant, empruntant les voix du film « Dark Crystal » par exemple. A travers ces sons graves et inquiétants, son but est d'immerger les gens à travers une musique épurée mais efficace. Travaillant sur les contrastes,cet artiste sans formation musicale a des inspirations diverses, du black metal, the cure, de l'indus metal et de l'indus folk. Pour autant il se limite à la création musicale, les vidéos ont été commandées à une équipe de graphiste à qui il avait lancé les premières idées. Le jeune musicien crée ses musiques à partir d'un rythme mais il n'a jamais de morceau en tête, ça lui vient naturellement. Pour autant il fuit la facilité enchaînant les prouesses techniques et n'a pas une vision si pessimiste du monde que ses chansons laissent à penser. C'est bon à savoir!

 

Le héros du jeudi soir à Ludo

Anna et Elodie