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Elfen Lied


 


C'est un manga achevé de Lynn Okamoto, la série compte 12 volumes non parus en France bien que sa version à l'écran de 13 épisodes a elle été licenciée en France par l'éditeur kaze. La serie se range parmis les Seinens (scénarios plus profonds que les Shonen, horreur etc...), elle est donc à conseiller à un public averti...

 

 

L'histoire se déroule dans un univers semblable au notre, dans le Japon d'aujourd'hui, seulement une mutation innée se développe chez certains humains, ils sont en quelque sorte une évolution de l'espèce humaine, les Diclonius.

Ils naissent dotés de cornes étranges et de pouvoirs télékinésiques dévastateurs : des sortes de bras invisibles, extensibles et extrêmement puissants, appelés vecteurs. Ils ont immédiatement attire l'esprit des scientifiques qui les ont enfermés dans des prisons ultra-sécurisées pour mieux les étudier. L'histoire commence lorsqu'un de ces Diclonius, Lucy, parvient à s'y échapper et massacre sans relâche des gardiens par dizaines avant qu'elle ne se prenne une balle de sniper anti-char en pleine tête et qu'elle ne tombe a la mer.

L'impact lui a seulement causé un traumatisme cérébral : la double personnalité, sans prévenir Lucy la froide meurtrière devient Nyu, jeune fille innocente et mignonne au lexique qui se limite à des á Nyuu ! â d'où son nom.

 

Kota et sa cousine, deux étudiants, vont alors trouver Nyu, dénudée et frissonnante un soir sur la plage, et vont donc la recueillir au moment même ou toute la puissance militaire se met en chasse du dangereux Diclonius évadé.

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Elfen lied est une série choc, qui tranche dans le vif, avec des scènes contrastées à l'extrême, du gore au sentimental. A l'image du design très Kawaii des personnages (grand yeux expressifs, cheveux roses, corps parfaits etc...), diamétralement opposé aux bains de sangs et demembrages à foison que sont les combats. D'ailleurs les deux personnages que sont Nyu et Lucy représentent bien cette opposition totale, on passe de Nyu, l'innocente enfant rayonnante de gaieté à la Lucy meurtie, tuant froidement tête baissée. C'est cette opposition qui donne toute sa richesse au manga, toute sa poésie qui nous submerge dès l'opening...

 

 

Gore ...

 

La première scène passée, le ton est clairement donne, Elfen Lied c'est du gore. Le pouvoir et la résistance des Diclonius les rend extrêmement puissants face aux humains... et ceux-ci voient leurs membres se détacher bien vite !

Donc esprits sensibles, s'abstenir, l'hémoglobine est partie intégrante de l'univers d'Elfen lied. Mais on n'a pas affaire à du gore pour du gore, ça peut paraitre étrange mais Elfen lied est aussi et surtout un manga sentimental ! On apprend très rapidement que les Diclonius ne sont pas ces monstres sanguinaires et insensibles que nous laissent croire les premières images de l'anime, bien au contraire.

 

 

... et Sentimental

 

Les tortures, souffrances et persécutions répétées font de n'importe qui un psychopathe fini, animé d'une pulsion vengeresse insatiable de surcroît, c'est un fait, trop de fois démontré. Les Diclonius ne seraient jamais devenus de dangereux sanguinaires si de jeunes enfants moqueurs et lâches, ne les avaient pas persécutés pour leurs apparences.

Encore jeunes, c'est leurs seule distinction d'un humain normal, mais lorsqu'ils atteignent cinq ou six ans, leurs pouvoirs se développent rapidement, et leur vengeance ne se fait plus attendre bien longtemps.

Elfen lied joue sur cet aspect de la psychologie des personnages, humains ou Diclonius, qui sont réellement les monstres ? Qui sont les coupables ?

Enfin on s'y arrête ici ! Les réflexions métaphysiques, ce n'est pas vraiment le but du manga, juste son contexte !

Car Elfen lied est au-dessus de tout un drame psychologique profond, la conséquence d'une histoire d'amour complexe qui tourne autour de kota, le protagoniste au passé trouble... Ses relations ambigues avec sa cousine Yuka et avec Lucy sont le coeur du manga, et tout son intérêt !

C'est difficile pour moi de dire ca, mais même pour quelqu'un qui horripile plus que tout le culcul la praline des histoires d'amour neuneu (moi, ici présent...), cette histoire d'amour passe très bien et devient vraiment attachante grâce à la mise en scène talentueuse et au contraste du gore/kawaii. Mais rassurez-vous tout n'est pas larmes et souffrance, comme dans tout manga, l'humour a aussi sa place réservée dans Elfen lied. Souvent sous forme de comique de situation cocasse, à l'aspect machiste bien japonais de kota et de son harem, qui peut paraitre un peu osé voire parfois dérangeant pour nous autres occidentaux.

 

 

 

Le scénario est maîtrisé, bien ficelé, original et intense : les treize épisodes ne souffrent d'aucun temps mort. On voit les personnages évoluer clairement d'épisode en épisode, à mesure que l'on en apprend sur eux. Leurs subtilités sont distillées au compte goute, elles nous donnent un suspence constant, une sorte de tension qui sublime chaque rebondissement.

La bande-son se démarque elle aussi, les génériques sont géniaux (notamment l'opening très travaillé, un magnifique chant religieux en latin qui met tout de suite dans l'ambiance, sur un fond graphique de reprises de peintures de Gustav Klimt !). Les musiques d'ambiances sont agréables sans être excellentes, elles se limitent souvent à des reprises du thème principal au piano. Ce qui nous donne quelquechose de particulier, plaisant mais un peu trop linéaire.

Le suspense est géré parfaitement, comme souvent, notamment en fin d'épisode, il monte progressivement avec cohérence et finesse pour nous inviter à nous jeter sur le prochain épisode. Jusqu'au dernier ! qui arrive du coup bien vite ! Mais bien loin de nous decevoir il boucle superbement cette série, car son final est renversant. C'est logiquement avec un plaisir teinte de regret qu'on se rend compte que c'est bien la fin.

Pour conclure en quelques mots, Elfen lied est une série ménée avec un grand talent sous tous les aspects, et reste avant tout dans l'esprit comme un mélange ingénieux, percutant, mais oh combien poétique des genres, si opposés qu'on pouvait croire incompatibles ! Eh oui, sentimental et gore font bon ménage ! À voir absolument mais attention, à réserver à un public averti ! 

 

 

Notes

 

Manga SSSSS

Anime : SSSSS

 

Les -  :

- les DVD sont sortis en France mais on attend toujours le manga !
- à réserver aux moins sensibles
- l'humour parfois un peu décalé (différences de cultures oblige)
- un peu court...

 

Les +  : 

- ...mais tellement bon !
- l'alliance gore/sentimental
- le scénario 

 

Les épisodes sont tous sur dailymotion, sur wat et autres (en vf en en vostfr) et sont également disponibles en coffrets DVD contrairement aux 12 tomes du manga qui ne sont trouvables que sur internet, traduits et mis en ligne par une team de scantrad (la Yume team) comme ici, le site officiel est assez bien fournit aussi.