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Assassin la touche d'espoir


 

 

Le groupe mythique de rap français était de passage à Lorient à l'occasion de la sortie de l'album Touche d'Espoir. Toujours aussi révolté qu'à ses débuts, Rockin Squat, leader emblématique du groupe, nous a parlé de son album, de ses préoccupations actuelles et de ses sentiments sur le milieu du hip hop français. Assassin se fait très rare dans les médias alors profitez de cette rencontre pour découvrir ou redécouvrir ce groupe militant, comme il se définit lui-même.

 

 

Pourquoi Assassin, pourquoi Rockin Squat?

On s'appelle Assassin parce qu'à la base ça déchire, et aussi pour assassiner toutes les idées reçues, toute l'éducation que l'on nous donne. On est là pour assassiner tout ça et remettre les pendules à l'heure. Quand à Rockin Squat, c'est parce que je rock dans n'importe quel Dance Floor et que je squatte n'importe quelle maison.

Depuis combien de temps es-tu dans le hip hop?

Au début des années 80, on a commencé par la danse, le graffiti, et en 85/86 on a commencé à écrire nos premiers textes en français. A la base, y avait pas de rap français. C'était plutôt le rap américain, des trucs comme Ultra Magnétic MC, Public Enemy, tu vois, plein de groupes américains comme ça. Donc, le premier truc qu'on a écrit a été influencé par eux.

Pourquoi "Touche d'Espoir"?

T'as vu c'est ce qu'on dit dans le titre. Pourquoi on a appelé notre album Touche d'Espoir? Pour que le hip hop français fortifie ses remparts, pour que ceux qui croient en nous n'aient pas le cafard, pour prouver qu'on les aime et que pour nous ils sont des stars. On appelle notre album Touche d'Espoir pour l'indépendance qu'on représente face au produit code barre, pour la résistance qu'on représente face au pouvoir, pour que le hip hop ne se limite pas à "nique-toi bâtard".

Pourquoi la panthère noire sur la pochette?

Pour représenter le monde animal, parce que l'homme et la femme sont souvent au-dessus du monde animal et du monde végétal. En 92 on avait déjà écrit une chanson qui représentait ça (Sauvons la planète). Pour nous, tout est vie. On a autant de respect pour un arbre que pour un être humain. On a mis ça aussi parce que la panthère est un animal qui ne t'attaque pas gratuitement. Elle ne t'attaque que si sa vie est mise en danger. Ca va bien avec notre état d'esprit. Et aussi pour les Black Panthers, parti aux Etats-Unis. C'est pour nous un des seuls partis révolutionnaires qui existe chez les afro-américains. Et quand tu regardes l'histoire des Black Panthers, tous les gens qui étaient dedans sont tués, en prison ou exilés.

A part le rap, as-tu d'autres styles musicaux qui t'intéressent?

Ouais beaucoup. J'écoute beaucoup de Soul music, de Reggae, du jazz, du blues, du rock, de la house music... La musique est universelle. Il y a de bonnes choses partout, et de toute façon le hip hop est un échantillon de toutes les musiques.

Pourquoi avoir choisi sa propre production?

Je ne sais pas. Si vous entendez notre premier maxi "Note mon nom sur ta liste", on a sorti ça en artiste et on s'est cramé avec notre maison de disque et donc après aucune maison de disque ne voulais signer. On avait un album sous la main, on était en 92, le hip hop n'était pas développé au niveau de l'industrie donc on a été obligés de s'auto-produire.

Pourquoi ne vous montrez-vous jamais à la télévision et ne vous entendons-nous pas à la radio?

Pourquoi on ne nous entend pas à la radio? Ca il faut le demander aux programmateurs. C'est sûr que ça nous gêne. Notre musique a le droit de se faire entendre car c'est sûr qu'il y a certaines radios comme Skyrock qui nous boycottent. Mais je ne veux pas me mettre à genoux pour qu'ils passent notre musique. On a fait de la télévision au début des années 90, mais on nous faisait passer pour des agitateurs, donc on a arrêté.

Quel problème de société te tient le plus à coeur actuellement?

C'est une question vague. Un des problèmes que j'ai développé sur le morceau de l'album "Esclave" c'est l'esclavage moderne. Je trouve qu'aujourd'hui, il y a plus d'esclavage en 2000 qu'à l'époque du commerce triangulaire.

 

 

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