Gustave Parking au Rives du Ter
Après le journal, le site web, et oui voici enfin l'intégrale de l'interview qu'ont eu Max et Audrey avec cet incroyable humoriste lors de son passage aux Rives du Ter à Ploemeur. Que d'anecdotes et de souvenirs, avec de grandes réflexions sur la vie du quotidien, alors bonne lecture et promis, vous n'allez pas vous ennuyer...
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Bonjour Gustave Parking, tout d’abord, qu’est ce qui vous a poussé à faire de l’humour ?
Rien, je faisais rire en classe et puis j’ai continué, j’avais envie de dire des choses et puis la façon dont je les disais c’était un peu sans me prendre trop au sérieux et puis on prête à rire pour mieux donner à réfléchir…
Quel métier vouliez vous faire quand vous étiez petit ?
Je voulais être garde de réserve, c’est pour ça que j’ai acheté un parc aux Antilles, je voulais m’occuper d’animaux sauvages en réserve en Afrique, après je voulais faire vétérinaire et comme j’ai eu des problèmes familiaux et que j’ai été obligé de gagner ma vie, alors j’ai fais des spectacles de rue et puis ça à marché.
Comment être vous devenu célèbre ?
Je suis devenu célèbre parce que j’ai joué longtemps, j’ai inventé beaucoup de choses à Paris, notamment une formule où les gens payaient 10 francs l’entrée et donnaient ce qu’ils voulaient à la sortie, c’est ce qui m’a permis de faire l’Olympia et le Casino de Paris à un prix tout à fait abordable, et donc ce qui m’a rendu très populaire auprès du public parisien qui m’a valu un peu les foudres des producteurs de télé. Donc je suis quand même connu sans être très médiatisé car je ne m’entends pas forcément avec les producteurs financiers de la télé, mais ça m’arrange tout à fait car au moins j’ai l’impression d’exister, d’avoir quelque chose à dire.
Autrement vous avez fait des spectacles à l’étranger, qu’est ce que cela vous à apporté de plus ?
Ca m’a apporté d’avoir un engagement dans ce que je fais, quand tu vois des gens qui meurent de faim dans les pays en guerre, ou que tu vois la guerre civile, tu peux pas revenir et faire que du divertissement, t’es obligé de témoigner de ça un peu par rapport à ta conscience. Et du coup moi ça m’a permis de m’engager un peu plus dans le spectacle, pour à la fois divertir et en même temps montrer qu’on est en démocratie, qu’on peut dire des choses, donner de l’espoir aux gens sur l’avenir, car ils manquent un peu d’espoir, donc dire qu’on peut encore sauver la planète même si c’est pas avec des prières qu’on arrivera…
Vous faites beaucoup de spectacles à l’étranger, vous parler plusieurs langues ?
A la base je parle le créole, mais je fais des spectacles en anglais, en espagnol, en italien et puis il y avait beaucoup de visuel à l’époque, contrairement à maintenant, c’est ce qui m’a permis de faire le spectacle avec 3 mots d’arabes, 5 mots de thaïlandais, 10 mots de coréens. Un jour en Corée du sud j’ai joué j’avais l’interprète de l’équipe de France de foot, l’interprète de Zidane, qui traduisait tout le spectacle en simultanée…
Quel est le plus souvenir dans votre carrière ?
Il y en a plusieurs, car il y a le plus beau souvenir et le plus fort, le truc ou vraiment tu te prends une claque…mais il y en a plein, j’ai l’impression que tous les jours c’est un beau souvenir…
Le plus beau, la plus belle rencontre ? Mes femmes, j’en ai eu deux !
Mais il n’y a pas de plus beau, j’ai joué dans 85 pays mais les trucs qui m’ont le plus marqué c’est que j’ai joué pendant la guerre civile au Nouvanda, j’ai failli me faire tuer trois fois, j’ai été poursuivi dans les rues de Couala Lampour par la police te je risquais la prison à vie, je me suis perdu dans Sohuéto, j’ai joué à Haïti pendant le découchage, il y avait des manifs partout, j’ai organiser un combat de buffles à Soumatra, j’ai couru tout nu dans les rues de Montréal poursuivi par un copain déguisé en policier, j’ai joué dans une prison de femmes à Rennes, j’étais à l’intérieur de la prison de femmes (je raconte la scène car même Nicolas Hulot il le ferait pas…), j’étais sous un prie‐dieu déguisé en diable avec un torche entre les jambes, les bonnes soeurs surveillaient les prisonnières et c’est les prisonnières qui m’ont allumé la torche avec un briquet que je leur avait prêté, c’était un moment très fort… sinon Haïti c’était très fort parce qu’il y a une misère terrible et puis c’était très violent, sinon j’ai été dans la main d’un géant et j’ai vu des éléphants voler dans le ciel, c’était dans un parc en Allemagne…et là je viens d’acheter un parc aux Antilles, un parc qui va s’appeler un Gustave Park, un parc comique extraterrestre, où on va prendre des objets récupérés et on va faire des sculptures géantes, c’est ce qui me semble le plus extraordinaire, après pour d’autres gens ce serait d’avoir joué sur scène avec Raymond Devos pour eux c’est extraordinaire d’être à côté d’autre gens…
J’ai aussi fait la première partie de Charlélie Couture, les premières parties des Strangleurs en tournée Européenne.
J’ai joué devant 20 000 spectateurs dans les rues de Montréal, j’ai joué chez les indiens Opi, Navajo, dans parcs américains à l’ouest des Etats‐Unis.
J’ai tourné à Hollywood…pour trouver un hôtel, j’ai pas trouvé, en taxi je suis reparti.
J’ai fait un spectacle pour les militaires chinois sur la muraille de Chine,j’ai répondu à tous les interview qu’on m’a proposé même si c’étaient des jeunes et qu’ils débutaient…
J’ai pris en 1ère partie dans mon spectacle le Casino de Paris Eric et Ramzy, j’ai lancé une scène ouverte à Paris qui à lancé tous les comiques actuels ; Jamel, Elly Dieudonné, donc je suis parrain de cette scène ouverte et donc j’ai parrainé tous ces jeunes là, leur permettant d’accéder à la notoriété, pratiquement tous, Tex, Elie Dieudonné, Eric et Ramzy, avant qu’ils soient perverti par les émissions télévisuelles, et qui tapent plus sur les imbéciles que sur les gens dangereux.
J’ai fait une compile pour soutenir José Bové pour qu’il sorte de prison.
J’ai serré la main de Sarkozy et je lui ai demandé de libérer José Bové sur le tour de France.
Qu’est ce que j’ai fait d’autre comme conneries ?
J’ai fait fumer tout le casino de paris avec de l’herbe que j’avais mis dans un ballon et que j’ai lâché.
J’ai organisé la plus grande engueulade du monde avec 500 personnes face à face et tout le public s’engueulait en même temps c’était très drôle !
J’ai fait le tour de la Suède à pieds, j’ai eu une relation avec l’arrière petite fille d’Albert Einstein en Belgique, ça m’a marqué elle avait de gros seins…
Avez-vous un model d’humoriste, ou de l’affection pour un humoriste que vous appréciez particulièrement ?
Comme tous les humoristes en général je suis une éponge, c'est à dire, les humoristes d’une façon générale je les aime bien ils font rire les gens, et rire c’est bien, ça produit des endorphines mais souvent je préfère certains humoristes quand ils essaient de dire des choses, ils s’avancent un peu, j’aime beaucoup Félague, Philippe Cobert, j’aimais beaucoup Dieudonné dans ses premiers spectacles avant qu’il prenne des positions aussi « con » par la suite.
C’est vraiment des artistes les artistes que je préfère et après il y en a d’autres mais tu ne connaîtras pas leurs noms, c’est un peu le problème souvent les gens que je préfère sont pas forcement les plus connus…
J’aime tout ce qui est burlesque qui est vraiment drôle où tu rigoles vraiment. Sinon j’aime un peu tout le monde, Jamel, Dany Boon, c’est des gens plutôt drôles, Elie Semoun…
Comment ça s’écrit un texte, les grandes étapes ?
Il n’y a pas de loi, chacun son truc, il y en a qui écrivent le sketch entièrement en ce disant qu’est ce que je vais dire ou alors ils ont vu un truc dans le métro…alors que moi j’ai une façon de travailler très particulière parce que j’ai une vocation internationale alors je travaille d’abord sur le visuel et à partir du visuel j’écris et ça fait mon spectacle entre visuel et textes pour le faire à l’étranger et avoir une pertinence en France.
Jeune, quand vous débutiez, avez-vous déjà pensé vivre de votre métier ?
C’est pas que j’ai pensé vivre de mon métier, c’est que j’étais dans la rue et j’avais besoin de vivre de mon métier, j’étais dans la rue mes parents s’étaient barrés j’avais 16 ans, je gagnais 600 francs par mois, j’avais rien, pas de parents pas de famille et donc j’ai commencé à faire la manche pour manger parce que j’avais faim.
Il y a beaucoup d’artistes comme ça, surtout ceux qui viennent tout seuls sur scène, ils ont un espèce de manque à la fois affectif et social, l’un ou l’autre ou les deux qui les pousse à aller sur scène, à s’exposer, à être un peu exhibitionniste, c’est un peu « regarder moi, j’existe ! » parce qu’ils ont pas eu au niveau social et affectif autour d’eux, c’est un peu le cas de Jamel quand t’as un bras handicapé, que t’es tout petit, que tu t’appelle Debbouze et que t’es issu de banlieues de l’immigration, tu vois au départ t’es pas gâté, mais il a une bonne tête qu’il a développée pour pouvoir exister et Dany Boon c’est le même cas enfin c’est tous des copains donc ils avaient tous un chemin de ce type là.
Etes-vous pour ou contre la télé réalité ?
Le problème c’est pas d’être pour ou contre la télé réalité c’est d’avoir une télé qui s’appelle télé réalité et qui n’est pas la réalité, moi je suis pour ou conte la vraie télé réalité, c'est-à dire si tu filmes les gens dans le rue, les interviews c’est de la télé réalité, ça c’est bien je suis pour, mais je suis contre le l’idée que le CSA n’intervienne pas quand le directeur national dit notre boulot c’est de vendre du cerveau disponible à des marques, à des trucs américains, je suis contre l’idée que le CSA c'est‐à‐dire que la haute autorité audiovisuelle française ne fait pas un communiqué disant que cette personne qui à écrit ça dans son livre devrait avoir une sanction administrative, ou un truc comme ça.
Je trouve ça monstrueux qu’elle n’intervienne pas dans ce cadre là.
De toute façon le problème c’est que c’est la 1ère chaîne, donc beaucoup de gamins, petits pensent que la 1ère c’est la meilleure on leur dit le 1er c’est le meilleur, or la télé c’est le premier éducateur français, c’est la réalité donc par rapport à ce rôle éducatif, si tu veux avoir une France de demain qui soit ouverte tolérante et sympathique, il faut faire des émissions un peu plus riches un peu plus intéressantes et moins humiliantes et pas avec des cours d’humiliation quand ils font le jeu le maillon faible, mais c’est monstrueux le maillon faible, rigoler avec cette espèce de méchanceté, au début on en rigole puis après on est méchant, il y a des tournantes, et les gamins ont leur dit qu’il faut être le meilleur alors faut pas s’étonner qu’ils attaquent les autre pour piquer leur portable.
Tu prends par exemple Louvin sur le truc de la Star Academy il dit, il faut écraser l’autre mais c’est monstrueux de dire ça à des jeunes, alors qu’on peut fonctionner ensemble, et que la vie à plusieurs c’est pas d’écraser l’autre, c’est de vivre ensemble, en collectivité !
Ils s’en sont aperçu au niveau mécanique, le groupe fonctionne mieux, si les gens ne sont pas en conflits les uns avec les autres, si chacun est à sa place et si l’harmonie fonctionne, si on travaille ensemble. Mais eux ils sont dans un système hyper compétitif parce qu’ils travaillent comme ça, ils doivent se faire de l’argent, ils fonctionnent « le monde est à ceux qui se lèchent tôt », tu vois…
Il y en a un il a été star à 18 ans mais après qu’est ce qu’il a encore comme espoir ? Il sait qu’il ne pourra plus jamais aller là, or ce qui fait vivre c’est l’espoir, l’espoir de devenir quelque chose !
Si t’es quelqu’un artificiellement, t’as tout t’as le tapis rouge…etc. et le lendemain on te dit c’est foutu tu pourras plus jamais le redevenir, parce que quand tu voudras revenir honnêtement, là on te dira c’est pas parce que tu as fait de la télé réalité et au quotidien on leur renvoie ça dans la gueule à ces jeunes mais ça les autres ils le savent pas et psychologiquement ça casse des gens ,dans plusieurs pays ou il y en a qui se sont suicidés, soutient psychologique et tout ça tu vois?...
QCM
* Plutôt Resto ou Mac do ? Plutôt bouffe à la maison avec les copains !
* Plutôt ciné ou DVD ? Plutôt ciné à la maison mais aussi ciné au cinéma !
* Plutôt foot ou rugby ? Plutôt voile, le foot c’est bien à la coupe du monde parce qu’il y a un enjeu politique, tu soutiens les pays pauvre, par exemple Allemagne contre Cameroun tu as toute l’Europe qui soutient le Cameroun, comme quoi l’Europe n’est pas faite !
Si l’Europe est une école de sportivité de tolérance et d’harmonie alors là je dis pourquoi pas mais si le foot devient une école de violence de nationalisme ça c’est insupportable !
Sachez aussi que Gustave à sortit un livre en 2006, L'habit Bleu du Doute" préfacé par Bernard Werber et agrémenté de dessins de Wosniak du Canard Enchainé.