Bad Times At The El Royal

Titre original : Bad Times at the El Royale

Réalisation et scénario : Drew Goddard

Genre : thriller, drame
Durée : 141 minutes

Distribution
Jeff Bridges: Dock O'Kelly / le Père Daniel Flynn
Cynthia Erivo : Darlene Sweet
Dakota Johnson : Emily Summerspring
Jon Hamm : Patrick Chouinard) : Laramie Seymour Sullivan
Cailee Spaeny : Rose Summerspring, la soeur d'Emily

 

Commençons comme à notre habitude par une courte description du synopsis du film. Une nuit, 7 personnes avec leurs secrets et leurs personnalités différentes, des chemins qui vont croiser, des balles vont être tirées, mais il est sûr que tous ne passeront pas forcément un bon moment à l'hôtel El Royal.

Drew Goddard n'est pas très connu et pourtant vous avez déjà vu un film ou une série sur laquelle il a travaillé. De la Cabane dans les Bois au scénario de Seul sur Mars en passant par la création de la série Marvel Daredevil, cet homme qui cumule le scénario et la réalisation a beaucoup travaillé. Et avec Bad Times At The El Royal, il signe sa deuxième réalisation et il est également encore au scénario. J'espère que cette critique vous donnera envie d'aller voir ce que je considère jusqu'à maintenant comme le meilleur film de 2018 ( oui il a déplacé Climax ) et vous donneras une bonne raison de retenir ce nom.

Donc, ce film est extrêmement bon et dense.Et afin de pouvoir en faire la critique la plus précise possible je séparerais encore la critique en deux parties que sont le fond et la forme, car dans les deux cas il y a énormément à dire et je n'aimerais pas passer à coté d'une qualité de ce film.

Tout d'abord, commençons par la forme avec un des points qui fait la force de ce film : ce film a une magnifique photographie. Le film bien que majoritairement en huis-clos nous offre beaucoup de décors impressionnant et de plans très travaillés qui sont très beaux. On pourrait lier ça à la colorimétrie du film qui est très géré. Il y un jeu très intéressant des couleurs chaudes et froides selon les personnages qui peuvent s'apparenter à une distinction entre les gentils et méchants au premier abord mais nous reviendrons sur ce point-là plus tard.

Pour en revenir à la photographie et plans extérieurs je trouve que chacun des plans en extérieurs de l'hôtel (la plage, le champ de blé, le concert à Dano) seraient dignes d'êtres postés sur le compte Twitter @OnePerfectShot , un compte mettant en ligne les meilleurs plans de film . Et c'est intéressant mais bizarrement les plans qui me viennent en tête sont des plans avec le personnage de Billy Lee, le chef de secte d'ailleurs.

J'aimerais faire une petite aparté afin de parler du directeur de la photographie du film : Seamus McGarvey . C'est un directeur de photographie qui a également travaillé sur de nombreux projets allant d'Avengers à 50 Nuances en passant par le Godzilla de 2014 et je voulais juste mentionner que c'est un parcours très hétérogène et intéressant.

Bref, en plus d'une superbe photographie, ce film nous offre des décors magnifiques avec évidemment en tête le décor qu'est l'hôtel. Cet hôtel est je trouve une merveille de surprises et de représentation visuelles. En effet, entre les chambres qui ont l'air au premier point de vue similaires en tout point mais qui avec l'arrivée des clients changent à chaque fois un peu plus et les souterrains du El Royal qui nous montrent les coulisses de ce que l'on pense n'être d'après les descriptions un hôtel miteux il y a du changement à chaque fois. Et pour un huis clos centré sur un hôtel, je trouve que les parties sur le parking (peu nombreuses mais il y en a) sont plus oppressantes que certaines parties dans les chambres. Même si je dois avouer avoir un peu angoissé pour certains personnages dans les  scènes se déroulant dans les souterrains de l'hôtel mais je reviendrais évidemment là-dessus plus tard. Évidemment, il y a par moments aussi des beaux mouvements de caméra qui sont vraiment originaux et  oui je me répète) superbes.

En dernier point sur la technique, on pourra remarquer que chacun des 7 personnages est très bien interprété. Ça fait du bien  de voir un Chris Hemsworth dans un rôle autre que le beau gosse manichéen qui n'a pas de personnalité (comme dans les 2 premiers Thor ou le dernier SOS Fantômes). Et moi qui ne connaissait Dakota Johnson que par le rôle qu'elle dans 50 nuances, j'ai été agréablement surpris de voir qu'elle joue très bien (et toc, dans ta gueule les idées reçus) . Et vous pourrez la retrouvez dans  Suspiria 2018 également qui est très bien.

 

Passons maintenant à tout ce qui est scénario et intrigues dans le film. Évidemment, la critique ne justifie pas de spoiler alors je ne le ferais pas et comme ce film joue particulièrement sur ces twists je trouverais ça dommage de les gâcher. Donc, une des forces de ce film c'est avant tout les 7 personnages principaux et leurs personnalités hyper intéressantes et très colorés on peut dire. Le réalisateur a dit lui-même en interview que lorsqu'il écrivait ses personnages, il les faisait agir de façon à ce qu'ils fassent le contraire de quelqu'un de « normal ». Ayant vu cette interview avant le film j'avais énormément d'attentes sur les personnages et les multiples pans de l'intrigue. Et comme cela se ressent dans cette critique, je n'ai pas été déçu du tout. J'ai même été revoir le film deux fois afin de bien m'en imprégner et à chaque fois le film me tenait en haleine y compris la deuxième quand je savais très bien ce qui allait se passer. Si un film reste surprenant et haletant même lorsque l'on connaît tous les twists, c'est évidemment un gage de qualité (on peut avoir cette réflexion avec Fight Club et Memento par exemple). Et évidemment, ce scénario installe une ambiance plus que palpable pendant le film qui nous fait nous inquiéter pour les personnages des fois à tort et parfois à raison.

J'aurais aimé en dire beaucoup plus cependant, je tiens à vous donner envie de regarder le film, hélas cette critique sortira après que le film parte de nos salles. Je ne peux donc que vous conseillez d'attendre la sortie DVD du film qui se fera d'ici 4 mois (qui seront bien dur à attendre pour moi) et de regarder le calendrier de sorties de 2019 et y trouver les petites pépites.

 

SpeednoteSSSSS

 

Critique de Rodolphe Yvenou

 

 

 

 

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