Amour
Drame de Michael Haneke Avec : Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva, Isabelle Huppert, plus 2012 - 2h07min Synopsis Georges et Anne sont octogénaires, ce sont des gens cultivés, professeurs de musique à la retraite. Leur fille, également musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elle est paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve. |
Critique de Sören
Peut-être faut-il avoir côtoyer ce drame de la dépendance des personnes âgées pour apprécier le film ? Soit ! Mais je ne pense pas que les 9 membres du jury qui lui ont remis la Palme d'or 2012 aient vécu ça, mais bon peut-être, les statistiques ça peut surprendre !
Donc la critique, déjà appesantissons-nous sur le sujet. Manque d'originalité, la maladie et la vieillesse, ce sont deux mots que la société arrive à lier sans trop de problème. Certes le thème n'est pas très glamour, on évite de l'aborder à un premier rendez-vous, mais, ceci étant dit, notre population plutôt téléphage a été repue d'émission en tous genres sur ce problème de santé publique. Et puis la canicule a marqué les esprits tout de même, donc je ne vois pas le côté transgressif et dénonciateur qui a du tant plaire à la critique comme au public. La fausse subversion ça m'énerve.
Côté réalisation, c'est pataud, mou, quoique pas forcément maladroit puisque le choix du plan séquence permet une plus grande fluidité à l'action, je n'ose imaginer l'ambiance du film si Michael Haneke s'était contenté de plans classiques. On trempe parfois dans une amphigouri visuelle, mais sans drôlerie, on navigue entre des séquences sibyllines comme une chasse au pigeon et des plans abscons sur des tableaux, sur un public assistant à un opéra. Bref on plonge dans un labyrinthe mystérieux avec ce film, mais sans trouver la sortie.
Le stoïcisme dont fait preuve le duo principal, sans doute dicté par le metteur en scène, n'ajoute en rien de la vitalité à ce film. Sans m'attendre à les voir sauter au plafond, ce qui serait impromptu étant donné les évènements qui se déroulent, j'espérais des émotions affichées, exprimées. Le cinéma à ce défaut, qui fait peut-être partie d'une challenge de la réalisation, que au contraire de la littérature on ne peut pas exprimer ses idées que par des mots. Y a toute une partie qui relève du travail de l'acteur et qui doit faire passer les ressentis. Je serais gêné de remettre en cause le talent de monsieur Jean-Louis Trintignant, monstre sacré du cinéma français, ainsi que madame Emmanuelle Riva que je ne connaissais pas par ailleurs, mais force est de constater que rien ne passe entre les acteurs et les spectateurs, ou envers moi en tout cas.
Il faut attendre deux heures pour que Georges est un premier signe physique, expressif, un mouvement qui montre qu'il ressent un truc. On imagine bien qu'il ait connu des jours meilleurs, mais le voir éprouver quelque chose est assez plaisant.
Si on peut comparer durant quelques instants ce film récompensé cette année à Cannes d'une palme d'or avec un autre primé l'année dernière, je parle de "The Tree of Life" de Terrence Malick, dans ce film on avait la même narration lente, les mêmes plans compliqués - en plus exagérés même - mais on avait un jeu d'acteurs expressifs, une musique de qualité alors qu'elle est ici pratiquement absente et puis, il faut le noter, un vrai arrière-propos qui trouvait une explication...
Ma note Speed : SSSSS