Le jour des corneilles
Film d'animation français de Jean-Christophe Dessaint Le fils Courge vit au cœur de la forêt, élevé par son père, un colosse tyrannique qui y règne en maître et lui interdit d'en sortir. Ignorant tout de la société des hommes, le garçon grandit en sauvage, avec pour seuls compagnons les fantômes placides qui hantent la forêt. Jusqu’au jour où il sera obligé de se rendre au village le plus proche et fera la rencontre de la jeune Manon… |
Critique de Maël
Une seule entrevue de la bande-annonce aura suffit à me donner l'envie d'aller découvrir ce modeste film d'animation. Il faut dire que je suis un grand enfant, j'aime les dessins animés au moins autant que mes premières versions de pokémon, que mes vieilles majorettes, et que les sucreries ! mais les dessins animés c'est comme tout (sauf les m&m's) y'en a de bons comme de très mauvais ! Et celui-ci était clairement une délicieuse surprise, un véritable petit chef d'oeuvre d'animation, que je rangerais dans ma super boîte à dvd rouge, aux côtés des films du studios ghiblis, rien que ça ! Pour ceux qui ont raté leurs vie et qui ne les connaissent pas encore, ce sont les studios qui ont pondus les merveilles que sont le château dans le ciel, le château ambulant, Nausicaa, Mononoké, le voyage de Chihiro (pour ne citer qu'eux).
Explications !
Qu'est-ce que qui fait un bon film d'animation (selon moi)?
Pour moi il y a deux facteurs, l'artistique et le technique, l'un n'allant évidemment pas sans l'autre.
Si ce film modeste parvient à mettre une monumentale claque aux superproductions de Disney, Dreamworks et co, c'est parce qu'il conjugue une solide qualité technique, avec une richesse artistique dépaysante.
Graphiquement le film est très réussi, pour sa première réalisation Jean-christophe Dessaint a voulu se créer un univers graphique original, à partir d'une recette bien connue dans le milieu des mangas : les personnages sont animés au crayon (pour être plus expressifs), et les décors sont picturaux (peintures). Ces derniers ne se limitent pas à des toiles de fond qui défilent derrière les personnages, comme on le voit habituellement dans les mangas, les peintures sont animées en 3D et rendent possible l'immersion des personnages dans le décors. Des peintures en 3D?! C'est un peu difficile à imaginer, je le conçois ! Le réalisateur a d'ailleurs confié que c'était la plus grande difficulté du film, on le croit sans peine ! Mais force est de constater que le rendu est superbe ! Les scènes qui se passent dans la forêt sont particulièrement saisissantes, on sens la volonté du réalisateur de nous montrer la réalité de la nature, de nous plonger avec poigne dans les courses effrénées des scènes de chasses, mais sans fioritures, sans excès ! Voilà un peu de fraîcheur qui fait plaisir à voir ! Il est devenu rare d'être surpris et émerveillé par des graphismes différents de nos jours, on finit par s'habituer aux différents standards qui existent et qui sont surexploités.
Ces graphismes sont desservis par une belle bande-son, simple et efficace, et par des doublages de très bonne qualité. La voie rocailleuse et puissante de Jean réno, celles de Lorànt Deutsch et isabelle Carré en gamin(e)s de 10 ans, et la voie apaisante de Claude Chabrol qui aura fait sa dernière performance (il est décédé peu de temps après le tournage) en médecin adjuvant.
Mais n'oublions pas une chose, la forme ne sert finalement que le fond, l'histoire ! Et quelle histoire !
Tirée d'un roman à destination adulte, la scénariste (Amandine Taffin) a adapté son scénario pour le rendre à l'écran, accessible aux enfants.
L'univers du film est scindé en deux, la forêt, où vivent l'ogre Courge et son fils, et la ville. Plus qu'une séparation spatiale, ce sont deux véritables mondes qui s'opposent. Dans la forêt, la vie ne va pas sans humilité et spiritualité, la communion avec la nature, les croyances et superstitions prennent une part au moins aussi importante que la chasse du sanglier à mains nues, m
ais la forêt est un monde de danger, et la ville de sécurité... Les soucis et les enjeux de la vie citadine sont à des lieux de la rude vie en forêt, pourtant pas si lointaine... et les personnages vont y être poussés par la force des chose, dans une aventure forte, spontanée, pleine de tendresse et d'émotions. Quand je dis 'tendresse et émotion', ne prenez pas ça pour 'nounours et câlins', mais plutôt comme une histoire émouvante mais légère.
Pour conclure ce petit bijou m'a mis sur les fesses, il est d'une qualité surprenante, il est accessible et s'adresse autant aux enfants qu'aux adultes (ou grands enfants comme moi) et malgré tout il est diffusé dans peu de salles, et il a à peine été annoncé ou relayée par la presse...
Il fait vraiment penser aux studios Ghiblis, qui gardent le même genre de scénario, mêlant réalité et magie dans des fables humanistes et écologiques, belles et dures à la fois ! Ça y est je pleure encore (intérieurement !) rien que d'y penser !
Ma note Speed : SSSSS