prisoners
|
Date de sortie 9 Octobre 2013 Synopsis Dans la banlieue de Boston, deux fillettes de 6 ans, Anna et Joy, ont disparu. Le détective Loki privilégie la thèse du kidnapping suite au témoignage de Keller, le père d’Anna. Le suspect numéro 1 est rapidement arrêté mais est relâché quelques jours plus tard faute de preuve, entrainant la fureur de Keller. Aveuglé par sa douleur, le père dévasté se lance alors dans une course contre la montre pour retrouver les enfants disparus. De son côté, Loki essaie de trouver des indices pour arrêter le coupable avant que Keller ne commette l’irréparable… Les jours passent et les chances de retrouver les fillettes s’amenuisent…
|
Critique de Maël
Il y a des films qui vous prennent aux trippes. Des films qui vous tiennent si bien en haleine, qu'ils vous coupent le souffle d'un rien... et vous espérez que vos sursauts ridicules n'ont pas étés trop remarqués ! C'est là tout le boulot des réalisateurs de thriller, tout un art de manipulation. Le but est de faire attendre le dénouement, de faire mariner le spectateur dans l'attente, jusqu'à rendre la tension insoutenable... Et bien malheureusement, c'est loin d'être donné à tout le monde de faire des thrillers vraiment percutants ! Si ça devrait pourtant être leurs traduction littérale (thriller = qui fait frissonner), force est de constater qu'ils ne doivent pas tous bien porter leur nom. Prisoners si !
Déjà pour poser l'ambiance le film fait très fort : la disparition suspecte de deux gamines de 6 ans, à un tranquille repas de thanksgiving, suffit allègrement à mettre en panique tout le monde. Quelques soupçons de pédophilie, de séquestrations et une météo grisâtre en prime, voilent l'enquête d'un brouillard consistant. C'est dans ce calme grave que l'enquête piètine et s'embourbe dans de fausses pistes...
L'immersion dans l'action est poignante comme rarement. Le spectateur mords très vite à l'ameçon. Le plus dur est fait. Le réalisateur n'a plus qu'à se donner à coeur joie pour nous émouvoir. Et c'est qu'il s'amuse à venir chatouiller notre bonne conscience le bougre, et à faire se perdre notre morale, lorsque, les nerfs à vif, les personnages sont forcés de prendre des décisions qui les bouleversent, et dont ils ne dicernent plus le bien du mal...
Durant les 2h30 du film, le réalisateur joue avec le temps, avec une facilité déconcertante. Les personnages tournent en rond, meurtris par les heures et les jours qui passent sans voir revenir les petites filles. L'atmosphère est intense, sans lourdeur. Il nous balade en changeant de rythme à tout va, passant par beaucoup de passages plus lents, à des scènes d'action vives, et à des scènes extrêment fortes. Il fait varier la cadence en distillant l'intrigue au goute à goute, qui au final est très bien ficellée. On pourrait être aussi perdus et lassés dans ce désordre, mais non. Pas l'ombre d'un instant ! Il joue avec nous et réussi à faire monter la tension sans relâche.
Par un magistral tour de force le réalisateur, Denis Villeneuve, nous plonge malgré nous dans cette histoire troublée, mais sans jamais nous noyer dans des longueurs pesantes.
Je me suis attardé sur la réalisation qui est d'une efficacité rare, mais je ne parlerais pas du film sans parler des acteurs qui le servent. Jake Gyllenhaal et Hugh Jackman sont juste géniaux !
Ceux qui ont vu les deux chefs-d'oeuvre de Clint Eastwood que sont Mystic River et l'Échange feront probablement le rapprochement avec Prisoners. On retrouve les même schémas et ficelles, mais ni voyez surtout pas un point négatif ! Tant dans la forme que dans le fond, Prisoners n'a rien à leur envier, je dirai même que l'Échange si excellent soit-il, traîne un peu trop en longueurs à côté !
Pour conclure, ce film est un vrai bijou !! Une franche réussite de tous côtés, dans le fond comme la forme ce film est une vraie perle ! Un thriller captivant et perturbant, d'une qualité si rare qu'il m'en ferait presque perdre mes superlatifs ! Pour conclure la conclusion, courrez voir ce thriller saisissant, riche et haletant ! Moi j'y retourne !
Ma note Speed : SSSSS
