Birdman


  • Avec Birdman, Alejandro González Iñárritu déconstruit le schéma du film de super-héros dans la lignée d'Incassable, Chronicle...

 Le réalisateur de 21 Grammes, Babel et Biutiful change radicalement de style, passant du film choral dramatique à la comédie noire.

Lauréat de l'Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur est le film événement de ce début d'année. Birdman est succès critique quasi unanime et flirte avec les 800 000 entrées.

 

Réalisé par Alejandro González Iñárritu

Avec : Michael KeatonZach GalifianakisEdward Norton, Emma Stone

 

Genre : comédie noire

Nationalité : Américaine

 

 


 

Un film sur un ancien acteur de film de super-héros et avec l'ancien acteur de Batman ? Tiens tiens... La référence à l'ascension vertigineuse puis la dégringolade abyssale de Michael Keaton est évidente tant la vie de Birdman semble être la copie carbone de celle de Batman. Le film est donc aussi bien une mise en abyme de son interprète principal, Michael Keaton qui, lui aussi il y a 20 ans avaient connu la gloire dans le rôle de Bat... euh pardon Birdman, que de son personnage Riggan souhaitant se reconvertir dans le théâtre pour bluffer la public bourgeois de Broadway. Tout cela pourrait donner un mal de tête, si la réalisation n'était pas suffisamment soignée, mais Iñárritu est un orfèvre.

Le film donne l'impression d'avoir été filmé d'une traite, en réalité il s'agit de plusieurs plans séquences astucieusement reliés et 30 jours ont tout de même été nécessaire pour boucler le tournage. Ici pas de caméra agitée comme une parkinsonienne façon Paul Greengrass mais un travelling fluide résultant de l'addition plan séquence + steadycam + plan aérien = narration omnisciente. Le spectateur est partout et voit tout : le privé et le public, les planches et les coulisses, les confidence de Riggan à ses proches et la voix caverneuse et intérieure de son alter ego Birdman, tout est mêlé et voilà la grande prouesse de ce film.

Le plan d'ouverture est grandiose, le personnage est plus bas que terre, 'fin façon de parler puisqu'il lévite à 1 mètre du sol en position du lotus, usé par les abus divers, slip kangourou, une ancienne gloire devenu looser.

Retenons également l'admirable travail du directeur de la photographie, Emmanuel Lubezki (ayant déjà travaillé pour Terrence Malick, Alfonso Cuarón et Tim Burton dans nombre de leur plus beau film) qui éclaire et surtout sert admirablement l'œuvre d'Iñárritu. Performance d'autant plus belle qu'il a dû se plier au souhait du réalisateur de réaliser son film en plan séquence, incluant donc de l'intérieur et de l'extérieur ou du sombre et du lumineux dans le même plan. La dernière fois qu'une telle prouesse m'avait conquis c'était dans Les fils de l'homme, où Lubezki s'occupait déjà de la photograhie. Il a gagné l'oscar de la meilleur photographie tout quand même l'année dernière avec Gravity.

Interrogation finale, Riggan serait-il Birdman dans la vraie vie ? Le doute est insinué tout du long, un chauffeur de taxi semble penser le contraire, la fille de Keaton nous donne la réponse à la fin du film. Ma phrase vous semble mystérieuse ? Regardez le film et vous comprendrez ! 

Critique rédigée par Sören

Ma note Speed : SSSSS

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