Seul sur Mars

 Titre : Seul sur Mars (The Martian)

 

Date de sortie : 21 octobre 2015

 

Durée : 2h24

 

Avec : Matt Damon, Jessica Chastain, Sean Bean, Kate Mara, Sebastian Stan, Kristen Wiig, Jeff Daniels, Michael Peña

 

Nationalité : Américain

 

Réalisateur : Ridley Scott

 

Genre : Science-fiction

 

 

Synopsis :

Laissé pour mort par ses coéquipiers lors d'une expédition scientifique secouée par une tempête, l'astronaute Mark Watney se retrouve bel et bien vivant et seul sur Mars. Il devra alors redoubler d'efforts et d'ingéniosité afin de trouver un moyen de contacter la NASA et surtout de survivre sur cette planète hostile, à plusieurs millions de kilomètres de la Terre.

 

Réalisateur :

Il est britannique, il a 77 ans, il est scénariste, chef-décorateur, chef-opérateur, producteur et réalisateur et est, entre autres, le papa d'Alien, de Blade Runner et de Gladiator pour ne citer que les plus célèbres... Faites du bruit pour Ridley Scott messieurs-dames.

Avant de nous envoyer un Xénomorphe nous terrifier devant nos écrans, Scott débuta sa carrière à la télévision dans les années 60 en réalisant plusieurs séries pour la BBC comme Z Cars et devint l'un des réalisateurs les plus ingénieux de la télé à l'époque. Il mit un pied dans le cinéma pour la première fois en 1965 avec son moyen-métrage Boy and Bicycle puis quitta la BBC pour d'abord réaliser plusieurs pubs. Son premier long-métrage, Les Duellistes, remporta un succès critique en 1977 au Festival de Cannes mais ne fera néanmoins pas l'unanimité commerciale aux Etats-Unis.

Mais c'est Star Wars, sorti la même année, qui impressionne Scott par ses effets spéciaux et qui l'incite à faire des films cultes de S-F comme Alien et Blade Runner, on en revient toujours à ces deux là... Avant de revenir dans ce genre avec Prometheus en 2012, il changea de nombreuses fois de registres (comédie romantique, thriller, road-movie, péplum....), rencontrant succès et échecs critiques. Réalisateur reconnu aujourd'hui mais aussi contesté pour sa préférence à l'image au scénario, Seul sur Mars est-il un succès critique ?

 

Critique :

A l'heure du renouveau de l'odyssée spatiale au cinéma depuis 2013 avec Gravity et Interstellar en 2014, l'épique semble s'être identifié au genre et est presque inévitable. Vraiment ? Seul sur Marsprend le pari de jouer beaucoup plus dans le réalisme et dans l'humour et ça, c'est fichtrement bien

réussi.

Ce film a du charme. J'explique ça par Matt Damon, un acteur qui ne me disait pas grand chose car je le trouvais assez transparent dans le peu de ses rôles que j'ai pu voir tandis qu'en astronaute spécialisé dans la botanique, il est brillant. En effet, c'est une palette d'émotions que nous livre l'acteur, passant de la tristesse à la joie, son personnage (Mark Watney) est terriblement attachant. Même en conditions de survies assez tendues, le botaniste écoute du disco, se moque de son sort de Robinson Crusoé moderne et reste bel et bien optimiste malgré quelques problèmes techniques.

Le scénario, écrit par Drew Godard (Cloverfield, World War Z), est quant à lui très intelligent : le film réussit à transmettre la solitude du Martien sans qu'il soit focalisé sur un seul personnage. Il alterne simplement les séquences entre la Terre et Mars, entre l'homme et les hommes. Ridley Scott s'éloigne de ses précédents films de science-fiction en choisissant le ton de la légèreté, intégrant une histoire très simple et efficace mais qui peut avoir à certains moments, de la peine à créer une véritable tension (c'est un parti-pris me direz-vous).

Les séquences martiennes font véritablement office de pauses agréables et réflexives à plusieurs reprises grâce à la réalisation.

Sortant les plans d'ensembles pour cadrer des paysages atypiques, Ridley Scott fait parler l'image au lieu du personnage au bon rythme, à des moments justes. En dehors de ces petites séquences, l'effet de survie est représenté par des enregistrements vidéos authentiques effectués sur la base et mettent en scène la vie martienne, aux allures d'un film found-footage. On y voit Mark Watney qui prend le temps d'expliquer ses problèmes, ses solutions, ses peines et ses joies au spectateur, ou à la Nasa, on ne fait plus la différence. Le temps passe à une vitesse folle et on voudrait presque rester sur Mars.

L'immersion est en plus de ça, largement facilitée par la photographie et la 3D qui garde une bonne profondeur bien visible sur chaque plan, avec son petit lot d'effets bien sympathiques.

Ce que je regrette seulement, c'est le manque de puissance musicale. Composée par Harry Gregson-Williams, la soundtrack reste au même niveau pendant 2H30 sans jouer un thème principal bien particulier, c'est surtout dans les sons cosmiques qu'elle va chercher son originalité. Elle se retrouve même par moment dans les partitions d'Interstellar (Hans Zimmer) qui à mon sens est une des plus impressionnantes B.O jamais composée pour un space-opera. Or, le film aurait gagné encore plus en identité par cet aspect un peu négligé mais qui est vite comblé par cette ambiance disco, bien pop.

Grand public, simple mais intelligent dans sa réalisation et dans son écriture, Seul sur Mars nous offre un point de vue unique sur la filmographie S-F de Ridley Scott.

 

Note speed: SSSSS

Florian

 

 

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