Mademoiselle

Date de sortie : 5 octobre 2016

Durée : 2h25

Réalisateur : Park Chan-wook

Nationalité : Sud-coréen

Genre : Drame

Adaptation : Fingersmith de Sarah Waters 

Acteurs :

Sook-hee : Kim Tae-ri

Hideko : Kim Min-hee

Le comte : Ha Jeong-woo

Kouzuki : Jo Jin-woong

Avertissement : Contient des scènes érotiques et violentes

 

 

Synopsis :

Sook-hee, une jeune coréenne roublarde et intelligente, se lance dans un coup monté avec un escroc se faisant passer pour un comte, et ce dans le but de voler la fortune d'une riche japonaise : Hideko. Entrant au service de celle-ci en tant que servante, Sook-hee va finalement succomber au charme énigmatique de la noble et perdre de vue l'escroquerie dans laquelle elle est impliquée.

Critique :

Dixième long-métrage de Park Chan-wook, un réalisateur et scénariste sud-coréen, Mademoiselle est particulièrement irréprochable. La réalisation est belle, elle joue avec la symétrie, le cadre, les couleurs et la disposition des décors, pouvant alors donner des tons humoristiques, érotiques, ou de tension selon différentes scènes, toujours en concordance avec le scénario. Nous avons un jeu de caméra et de mise en scène intéressant, imaginatif et clair. Chan-wook sait quoi montrer et quand, nous impliquant dans le film avec efficacité.

L'histoire contée par Mademoiselle n'est jamais ennuyeuse, les divers rebondissements, les évolutions des personnages, les révélations progressives de certaines points d'ombre de l'intrigue, tout cela stimule l'intérêt du spectateur. Nous avons alors une romance assombrie et complexifiée par un aspect thriller. Autre élément des plus intéressants, le film prend le parti de raconter son histoire en plusieurs chapitres, choix ayant un certain sens, et dont l'utilité première est de présenter les événements sous différents points de vue, dévoilant ainsi les clefs de l'intrigue intelligemment.

La musique de Mademoiselle, composé par Jo Yeong-wook,est d'une grande qualité, elle ne s'intègre pas seulement aux scènes du film, mais les embellit et leurs apporte du relief émotionnel. Jusqu'aux crédits, l'aspect musical se dénote, car alors que les noms de l'équipe défilent, une chanson interprétée par Kim Tae-ri (actrice de Sook-hee) passe et pousse les spectateur les plus touchés par le film à rester l'écouter.

Par ailleurs, Kim Tae-ri et Kim Min-hee nous livrent toutes les deux des prestations de grande qualité, avec des personnages cachant plusieurs facettes qu'elles savent exprimer, et liant les protagonistes avec passion et réalisme. Elles nous font aimer Sook-hee et Hideko tout comme elles font s'aimer ces deux jeunes femmes. Les autres personnages sont eux-aussi très bien interprétés et presque tous les personnages ont droit à un développement, même minime, de leur personnalité.

La dualité entre les hommes et les femmes dans le film est parfaitement retranscrite par les acteurs qui incarnent les différents sexes. Les hommes semblent malsains et vaniteux, les femmes sont plus pures mais aussi plus futées et roublardes. Cependant, cette dualité ne paraît jamais être un message dithyrambique sur une supériorité de la femme, car le contexte historique et les relations entre les personnages permettent de contenir toute dérive. Finalement, le film est une juste une belle ode à la force féminine et à leur recherche de libertés dans une société où l'équité entre les sexes est parfois peu moderne, voire archaïque.

Ainsi Mademoiselle est un beau film. Ses décors sont beaux, ses acteurs et actrices de même, son message tout autant et la musique peut jouir des mêmes éloges. Certains aspects plus sombres et d'autres anti-manichéens permettent de construire une narration passionnante et d'ajouter du contraste au propos moral du film. Park Chan-wook nous livre une œuvre qui subjugue par l'image et l'intrigue, n'est ce pas ce que l'on recherche en allant au cinéma ?

 

Speednote : SSSSS

Critique d'Erwan

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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