Review: Fnac Live Paris
La jungle d'étudiants parisiens attend impatiemment le commencement des 3 jours de concerts Fnac Live organisés devant l'hôtel de ville. Une trentaine de groupe seront présents sur la grande scène ouverte à tous. |
Jeudi : Le soleil décline lentement et tout devient rose sur la place. Malgré la longue attente des trois contrôles de sécurité et la tristesse d'avoir manqué Jeanne Added une heure plus tôt, nous sommes enfin dans la foule, patientant sagement qu'Asaf Avidan monte sur scène. Quand il apparaît enfin, son verre de vin rouge à la main, le public frémit. Seul sur la scène épurée, accompagné de sa guitare et de son incroyable voix rauque et haute, le chanteur palestinien captive la foule. Quand il entonne «One Day», son titre phare, tout le monde reprends le refrain. Asaf Avidan dégage une profonde fragilité, souffrance même, liée à sa vie marquée par un cancer, de douleureuses ruptures, et une enfance douleureuse en Palestine. Je me plaît à imaginer le même concert dans une petit salle confinée, où l'intimité créée aurait permise à chaque note de nous faire vibrer.
Quand la "coqueluche" de la soirée fait son entrée la foule est en liesse, nombreux sont ceux qui se relèvent ou se rapprochent précipitamment. Petit biscuit du haut de ses 18 ans s'installe aux platines et d'une seule pression de bouton fait instantanément danser les 25 000 personnes présentes. Pendant près d'une heure et demi les morceaux s'enchaînent se ressemblant tous plus ou moins... Sur un fond d'électro et de voix de femmes saturées la foule continue de danser pendant qu'une légère lassitude s'installe doucement dans notre groupe. Ce jeune prodige multi-instrumentaliste qui a fondé son propre label indé, gagné le prix Deezer et les Victoires de la musique, fait des feats avec des artistes internationaux, crée des morceaux de grande écoute, des tubes de l'été (mainstream, comme on dit). Heureusement un porteur de bière fini par nous interpeller au sujet de nos t-shirts, finissant ce concert par une rafraîchissante discussion à propos d'Iron Maiden.
En fin de soirée Vitalic, le papa de la musique electro, âgé de 42 ans débarque. Suite à un concert de Daft punk, qui l'a fortement marqué, il se lance dans la musique en mélangeant rock, house, pop et disco. Ces différents styles de musique lui permettent au cours des années d'accéder à une maturité musicale étonnante. Sur son dernier spectacle/album l'installation de 5 carrés lumineux en mouvements au-dessus des platines approfondit l'ambiance quasi hypnotique de ses morceaux. Installant une impression d'irréalité de sa musique, une vraie invitation au lâcher prise et à la rêverie, fait un étonnant contraste avec le rythme animé.
Le dernier jour de la Fnac Live l'Ordre du Periph a placé la barre très haut. Malgré un bref problème technique, ils ont su très vite conquérir le public parisien qui a enchainé pogo sur pogo. Le crew de 4 garçons, formé en 2016, multiplie les références à la pop culture et s'inspire de rappeurs ricains tels que Lil Wayne, T.Pain ou encore Rick Ross. Se qualifiant eux mêmes "d'anciens geeks" ces banlieuzards parisiens se décrivent comme non-porteurs d'un message. Pour eux leur musique est un témoignage de leur vie quotidienne : fifa, musique et fumette. Entourés par un staff compétent, notamment de leur coach scénique Yicelow (ancien membre du Saian Supa Crew), l'ODP team ne cesse de nous surprendre de part ses projets de collaborations et la pluralité de ses influences rock, rap us et geek culture. Un groupe à suivre...
Weed, boombap et énorme egotrip sont les ingrédients de la réussite du duo Caballero et Jean jass. Les Luigi et Mario du rap belge connaissent une ascension fulgurante depuis la sortie de leur album Double Hélice. Prônant un rap accessible et métissé leur première collab date de 2014 alors que Caba était en pleine carrière solo et JJ faisait parti du crew Exodarap (dont il est toujours membre). Ils créent sur youtube High et Fines Herbes, une émission 100% beuh et bouffe (aka les passions de nos 2 protagonistes). Nos bleus post-pogos témoignent de l'énergie déployée dans leurs concerts. JJ est influent depuis longtemps dans le rap game grâce à ses prods pour Lomepal et sa victoire de la coupe du monde de rap du reglement. Leurs prochaines collab sont à suivre !
À 19h00 arrive la jeune belge Angèle, toute de rouge vêtue et pleine d'énergie. Propulsée au devant de la scène pop franco-belge il y a un an grâce à son premier single «La Loi de Murphy», la sœur de Roméo Elvis rayonne devant nous. Pendant 3/4 d'heure Angèle enchaîne de sa douce voix les titres à la fois planants et dynamiques, un vrai combo gagnant. Son humour, sa légèreté, sa créativité et son dernier titre «la thune» sorti il y a à peine un mois mais comptabilisant déjà 3 millions de vues nous assurent qu'Angèle ira loin dans le monde de la musique.
Pour conclure ces trois jours nous avons découvert avec plaisir Jacob Banks, un soul man chanteur, guitariste et pianiste de 27 ans à la voix grave et douce
Koupaia et Alicia