Trisomie 21 : les légendes de retour
Suite à 7 longues années d’absence et avec leur nouvel album « Elegance Never Die », Trisomie 21 revient sur scène, au Manège de Lorient, pour faire vibrer une fois de plus leurs fans inconditionnels. |
La soirée débute avec Dale Cooper Quartet & The Dictaphones, un groupe originaire de Brest et apparemment passionné du personnage de la série Twin Peaks et de son fameux dictaphone, Dale Cooper. Composé d’un saxophone, de deux guitares, d’une boîte à rythmes et d’un chanteur, leur musique n’est pas sans rappeler celle que l’on entend dans la série du génial David Lynch. Les titres, aux sonorités jazzy et montant en crescendo pour finir sur une cacophonie sonore, ne sont pas désagréables au premier abord. Malheureusement très longs et répétitifs, la prestation reste sympathique mais se retrouve teintée d’un léger goût de frustration.
Suit alors le duo des célèbres frères Lomprez qui ont, et qui continuent, de représenter la scène cold wave française à travers leur musique rock et électro. Accompagné d’un guitariste, Trisomie 21 a envoûté la salle ainsi que le public de leurs synthés et de leurs basses glaciales. Jouant à la fois des titres du nouvel album et d’autres moins récents, le groupe a su faire plaisir aux plus anciens comme aux plus jeunes en permettant de découvrir et de redécouvrir leurs morceaux phares qui ont fait le bonheur des uns depuis les années 1980.
Laissant parfois Hervé Lomprez seul sur scène, on a ressenti une véritable cohésion quand les trois musiciens se regroupaient dans un périmètre restreint, occupant à merveille l’espace disponible. Philippe Lomprez, qui n’apprécie pas forcément la scène, préfère se mettre en retrait. Un léger décalage se créé entre lui et les autres membres du groupe, ce qui est légèrement regrettable mais tout à fait compréhensible.
Les rythmiques d’Hervé Lomprez étaient bonifiées dans cette salle du Manège et l’éclairage de la scène adaptée à cette foule de cuir noir, nous faisant toujours un peu plus voyager dans les années glorieuses du rock et de la vague new wave. Commençant le concert par « Where Men Sit », jouant des titres tels que « La fête triste », « Il se noie » et terminant leur prestation par l’incroyable « The Last Song », Trisomie 21 a encore une fois émerveillé ses plus grands admirateurs.
Ainsi, de l’idyllique relation entre la noirceur et la mélancolie de ce concert, il s'est dégagé une sensation étrange de bonheur et de respect. Malgré la très regrettable annulation de notre interview, Trisomie 21, pas forcément révolutionnaire, reste un groupe à voir impérativement pour le plus grand bonheur de nos oreilles.
Léo Evin
Manon Sourice pour les photos