Pomme, en toute simplicité

Si vous ne le saviez pas encore, l'artiste "Pomme", alias Claire Pommet, est passée par Quéven à l'occasion du concert de Gauvain Sers. Si vous n'y étiez pas, mon dieu, que de regrets... Mais ne vous inquiétez pas, tous n'est pas perdu, ci-dessous l'interview de Pomme, réalisé par SpeedWeb. (Ce n'est pas la peine de nous remercier, c'est cadeau !)

 

Comment votre vie s'est-elle déroulée après avoir arrêté vos études ?

Cela fait deux ans que j'ai arrêté les études mais étant donné que je pratiquais études et musique en parallèle, c'était très fatigant. Arrêter m'as donc permis d'avoir plus de temps pour faire de la musique, cela faisait un petit moment que je pratiquais des concerts en file-rouge alors l'année 2016 m'as permis de faire beaucoup plus de concerts. J’ai participé aux Francofolies cette année-là et depuis, toute ma vie s'organise autour de la musique.

 

Votre Ep 4 titres est donc sortie dans la foulé ?

Oui, il est sorti en début 2016, au même moment où j'ai arrêté mes études. Cela faisais longtemps que je faisais de la musique, mais pas aussi sérieusement qu'aujourd'hui. Venant de Lyon à la base, j'ai fait beaucoup de concerts dans des bars, j'ai eu le temps de me former, mais en l'espace de trois mois, j'ai participé aux Francofolies, arrêter la faculté et sorti un Ep.

 

Tout est allé donc très vite, ça a dû être un changement de rythme de vie ?

Je ne crois pas que tout soit allé si vite mais effectivement, le moment où j'ai décidé de faire de la musique dans ma vie, les repères ont changé, comme les horaires, la structuration de la semaine, mais en même temps, aujourd'hui j'ai vraiment de la chance d'être occupée car j'ai tendance à angoisser sur le fait de ne pas savoir ce que je vais faire le lendemain.

 

Votre nom d'artiste « Pomme » vous vaut beaucoup de blagues, je pense à celle du haut de ses trois pommes, cela vous fait toujours rire ?

Des fois c'est chiant mais je ne peux pas omettre le fait que pomme est un nom commun qui existait déjà avant que je le choisisse comme nom de scène (rires). Mais ce n'est jamais méchant, sauf dans certains cas où c'était utilisé pour me décrédibiliser car j'ai commencé à 19 ans et cela faisait un peu... Petite fille. Cela m'a donc porté préjudice mais comme maintenant je suis un peu plus âgée et que de plus en plus de personnes suivent mon projet, ce n'est plus un problème. Les gens n'y prêtent plus beaucoup d'attention, personne ne savais que c'était lié à mon nom de famille aussi. Je l'assume complètement, c'est mon nom de famille!

 

Vous avez beaucoup voyagé, ça a dû être un énorme gain en maturité ?

J'ai toujours beaucoup voyagé et aimé voyager. Enfant, j'étais dans une chorale semi-professionnelle à Lyon, et on faisait des tournées, ce qui m'as permis de voyager très tôt en Chine ou au Canada. Mais en tout cas, oui on gagne surtout beaucoup d'expérience, d'ouverture d'esprit au monde, et aux cultures différentes. J'ai de la chance car mon métier me permet de la faire encore. En juin, je vais en Croatie et en Bosnie, et en septembre peut-être au Japon !

 

Est-ce qu'un voyage a inspiré une chanson coup de cœur ?

Le Québec, j'ai passé la moitié de mon temps là-bas, et cela m'a inspiré beaucoup de chansons étant donné que j'ai un entourage d'amis situé au Québec. Quand je joue à l'étranger, je ne reste pas forcément longtemps sur place, je peux rester maximum 48h. L'écriture des chansons se fait donc par la suite.

 

Le site Universal Music France a publié une bibliographie sur vous où il est écrit : assume de ne rentrer dans aucune case. C'était une réelle volonté de ne pas être stigmatisée ?

Oui c'est vrai mais ce n'est pas une volonté. La plupart des gens n'arrivent pas à me définir, et pour ma part je ne trouve pas intéressant de se réduire à un seul style. Mais c'est marrant car il y a trois jours je discutais de ça, et on m'a fait la remarque que je n'avais pas de schéma dans mon projet, ni d'un développement de projet. C'est vrai que je ne suis pas dans une case et je trouve ça trop cool, parce que je me dis que pour mon deuxième album je peux faire tous ce que je veux.

 

Avez-vous senti une différence de thèmes, de tonalités dans l'écriture de votre premier album ?

Oui, car il y a toujours un décalage entre le moment où on écrit et le moment où on sort l'album. Par exemple, la chanson « J'suis pas dupe » a été écrite en 2013 et est sortie en 2016. Sur l'album il y a le thème de l'amour, de mélancolie, la relation entre les humains, mais la mort par exemple n'était pas présente sur mon EP. J'en parle à présent dans mes chansons car c'est quelque chose qui m'a angoissé. J'aborde toujours le thème de l'amour mais aujourd'hui avec beaucoup plus de choses à raconter.

 

Pourquoi tous ces insectes ? Clips, photos, pochette d'album ? Le scarabée vous ressemble ?

Oui, pour tout le visuel de cet album j'avais envie d'un truc plus spécial. J'avais envie d'un truc en studio et d'y amener des choses de la nature. Après, pour le scarabée, il y a des milliards de trucs à dire mais là ce sont des cétoines dorées, et c'est un symbole de chance et un symbole de religion. Je trouvais ça cool de se référencer à cet insecte précis car on peut à la fois l'écraser comme ça, mais il est aussi capable de porter six fois son poids sur sa carapace. Aujourd'hui, à mon âge, je m'identifie à ce truc là car quand je rentre dans l'âge adulte, je me sens pleines d'idées et capable d'accomplir beaucoup de choses mais à l'inverse tellement fragile. Dans un troisième temps, j'ai voulu prendre l'escargot, animal qui dégoûte un peu, et le positionner dans un univers esthétique, cela pouvait créer une espèce de contraste qui pensait à aller au-delà des préjugés.  C'est un autre sujet mais c'est vrai que moi, j'ai été énormément jugée à l'apparence au départ, car encore aujourd'hui, il y a des standards et on y correspond ou non, pour moi, le physique importe peu.

 

Vous refléter une image naturelle, simple,  mais c'est aussi ça de s'assumer, n'est-ce pas surtout le meilleur moyen d'écouter attentivement une chanson ?

Oui, sur mon Ep, j'étais jeune et je me laissais guider. Quand j'ai grandis je me suis rendu compte que je n’avais pas forcément besoin de maquillage et surtout que j'avais envie d'assumer qui j'étais sans artifices. Je n’avais pas envie qu'on me parle que du physique, j'ai envie que les gens écoute ma musique. C'est un truc qui à vachement changer entre l'Ep et l'album, comme les escargots où oui c'est dégueulasse, ça bave mais au final ce n'est pas ça l'important. J'ai beaucoup évolué sur ça, moi-même j'étais une meuf qui jugeait les gens sur leur physique mais en fait ce n'est pas du tout important.

 

Gwenn

 

 

 

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