Review: The Psychotic Monks

Quel plaisir de revenir à l'Hydrophone après 7 mois de pause musicale !!! Un retour autant attendu que plaisant avec les fabuleux Psychotic Monks !! Compte-rendu d'un voyage rock très intense, une merveille pour les yeux et un bijou pour les oreilles. Merci à toute l'équipe de l'Hydrophone d'avoir tout mis en oeuvre pour que ce concert puisse être maintenu malgré la situation sanitaire.

 

Si certains se plaindront des mesures sanitaires mise en place qui obligent le port du masque et de la distanciation sociale même lors des concerts, je trouve que la reprise des concerts est une réelle bouffée d'air frais. Et je pense que cela vaut aussi bien pour les salles et les groupes qui ont souffert économiquement de la crise sanitaire que pour les fans de musiques de tous poils qui devaient se contenter de leurs vinyles et de leurs CD. Enfin.... Parlons musique !!!

C'est Miët qui a eu la lourde tâche d'ouvrir le bal. Cette musicienne est seule sur scène mais ne se contente pas d'un seul instrument. Si sa guitare reste son instrument de prédilection, elle chante et joue des percussions. C'est là son plus grand avantage et peut-être aussi son plus grand défaut. Je m'explique.

La partie création en direct de la musique est très intéressante. Vous vous doutez bien qu'elle ne peut pas jouer des tous ces instruments en même temps. Elle utilise donc des boucles auxquelles elle superpose sa voix et sa guitare. Ces fameuses boucles, elle les prépare à l'aide de toute sortes de techniques: archet de contrebasse sur la guitare, différents types de baguettes sur le pad de percus, percussions sur la guitare... Elle intègre dans la musique rock des procédés issus du blues ou du Jazz. Si cela commence à se faire de plus en plus, la multiplicité des mélanges et leur diversité amène une réelle impression de nouveauté.

Cependant, se concentrer sur 3 instruments en même temps, ce n'est pas simple et la guitare où Miët s'épanouie le plus reste finalement très en retrait. Elle doit donc se contenter de choses simples sur chaque mélodie ce qui devient rapidement répétitif. Alors qu'en intégrant 1 ou 2 personnes au groupe, elle pourrait donner beaucoup plus de volume et de profondeur à son répertoire musical.

Le second groupe tranchait beaucoup avec la première partie. “The Psychotiks monks” est un groupe français tout frais qui s'est créé en 2015 pour notre plus grand bonheur. La sensation principale qui émane de ce groupe est un sentiment d'équilibre, d'alchimie entre le musiciens. On y sent bien les influences rock qui prédominent mais le synthétiseur amène un petite touche psychédélique très sympathique. Ce savoureux mélange convient selon moi parfaitement à un album-concept.

Le principe de ce type d'album c'est de raconter une histoire à travers sa musique ou au moins de faire passer au public différentes sensations. Découpé en 3 chapitres (dont un épilogue) et chanté à 4 voix, ce conte musical nous fait voyager entre différentes sensations, mais aussi à travers l'étendue de la tessiture du groupe: de la rage à l'amour, du métal au garage rock...

C'est un groupe très moderne par sa volonté de se créer un univers propre qui peut partir dans n'importe quelle direction suivant les envies de ses membres. Sans leader apparent, le groupe s'impose sur la scène comme une bande de potes qui ne veulent qu'une chose : jouer ensemble et s'amuser. Leur complicité est, je pense, l'un des grands atouts des Psychotic monks. Ils donnent tout techniquement et énergiquement pour se surpasser à chaque fois un peu plus. On retrouve ici la graine de folie de certaines anciennes figures du rock dans leur tenue, dans leur complicité. C'est un phénomène qui se retrouve de plus en plus chez les groupes qui fleurissent aujourd'hui.

Les 4 membres sont habillés d'un jean patte d'eph et d'un haut blanc à l'exception du guitariste-chanteur qui porte une robe. Cela illustre pour moi l'esprit du groupe. Des procédés pas forcément modernes mais une petite touche de fantaisie qui fait toute la différence.

La dernière originalité que je soulignerais concerne l'éclairage. Aucun éclairage de face, seulement du rétroéclairage blanc. Cela ajouté à leur danse très saccadée a rendu le spectacle aussi bien visuellement que musicalement. Une merveille pour les yeux et un bijou pour les oreilles.

Merci à toute l'équipe de l'Hydrophone d'avoir tout mis en oeuvre pour que ce concert puisse être maintenu malgré la situation sanitaire.

Malo E. (photos Mr G)