Rencontre avec Victor Solf à l'Hydrophone

Victor Solf, le co-fondateur du groupe Her, était de passage à l’Hydrophone de Lorient. Il nous présentait son premier album solo Still. There's Hope et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a réussi à nous emporter avec lui dans son univers énergique et rythmée, remplie de bonnes ondes et d’émotion. Ce n’est pas le public présent ce soir-là qui nous dira le contraire !

A cette occasion, Manon, Envéla et Léa ont pu le rencontrer pour SpeedWeb

 

  • Pour les personnes qui ne connaissent pas votre musique, comment la décririez-vous ?

C’est un mélange de soul, musique très importante pour moi, c’est d'ailleurs pour cela que je chante en anglais. Il y a aussi un petit peu de musique classique, j’ai vraiment essayé de mettre le piano en valeur dans mes compositions et enfin de l’électro avec l'utilisation de boites à rythmes et de machines. 

 

  • Qu’est-ce qui vous a amené à faire de la musique ? 

Je dirais que ça s’est fait un peu par strate. J’ai eu la chance d’avoir un très bon prof de blues, qui m’a vachement ouvert les yeux sur le piano et sur toutes les possibilités qu’il pouvait y avoir à improviser, à créer, parce que dans le blues c’est très facile de faire ça. Ensuite, j’ai eu la chance de grandir à Rennes, dans les années 2010, le rock anglais et américain était hyper présent à l’époque, comme les Artic Monkeys, les Strokes et il y avait le festival des Trans musicales.

C’était un effet de mode au lycée, y'avait un côté hyper cool d’être dans un groupe de rock et donc j’ai commencé comme ça, par le chant pour être précis. Et puis je me suis pris de passion pour ce métier au bout de quelques années, je me suis dit "ouai j’ai vraiment envie de faire ça de ma vie !". 

 

  • Quels sentiments avez-vous ressentis lors de vos débuts sur scène ? 

Moi, c’est vraiment la scène qui m’a boosté! Je le vivais vraiment comme une échéance, même quand ont jouait dans un bar à Rennes ou que l’on faisait un tremplin, c’était vraiment une manière de nous forcer à travailler et de nous dire "aller y a quelque chose qui arrive, c’est concret !". Je ne sais pas comment c’est aujourd’hui à Rennes, ça fait longtemps que je n’ai pas joué dans des bars là-bas mais à l’époque c’était assez facile, tu venais avec un cd, Facebook n’existait pas, tu te retrouvais devant le barman et tu disais « je te jure c’est bien en live ! » et il te regardait en disant « t’es sur? Parce que moi j’ai beaucoup de demandes » ! Énorme quoi !

En tout cas, les concerts, ça a vraiment était ça pour moi, toujours une manière de me projeter. En fait, un des gros problèmes dans la musique, c’est que le champ des possibles est immense et parfois, tu te perds, tu ne sais pas trop comment faire, par quel bout prendre les choses. En plus, souvent, tu te compares à des grands artistes, tu rêves de devenir le prochain Foals ou Daft punk et du coup, ça peut faire tourner la tête. Au moins, les concerts te permettent d'avoir un calendrier et des objectifs. J’ai dû faire 400-500 concerts dans ma vie, dans le monde entier.

 

  • Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la musique ? Composer, écrire, interpréter…

Avec le temps, je pense que c'est d'être en studio et composé pour moi ou pour d’autres d'ailleurs. En ce moment, je m’intéresse beaucoup au rapport de la musique à l’image, composer pour des films ou des séries, c’est quelque chose que j’adore !

C’est un milieu très différent, c’est pas du tout comme préparer un album, il y a des échanges à avoir avec les réalisateurs, les boites de production, il y a une sorte de compétition, mais c’est vraiment quelque chose que j’aime.

Les tournées, c’est incroyable mais tu vois là je suis partie depuis 4 jours et c’est mon 4ème concert de la semaine demain. En fait, on est sur la route tout le temps. Je rentre demain soir dans la nuit pour être tôt avec ma famille, du coup je vais être épuisé. Et ensuite, rebelote, je repart la semaine prochaine... C’est génial, mais avec l’âge, avec le temps... 

 

  • Qu’est-ce qui a influencé l’écriture de vos chansons ? 

C'est en me rapprochant du piano que j'ai trouvé la solution pour ce projet. Un des inconvénients à faire sa musique soi-même, c’est qu’on a un panel d’instruments à disposition qui est énorme quand tu travailles sur ordinateur. Du coup, pour trouver la bonne formule, le bon son, ça peu prendre du temps. Moi, ça m’a pris plusieurs mois. J’écrivais beaucoup mais ça ne me plaisait pas, je n'avais pas de frisson après avoir terminé une composition. C’est vraiment quand j’ai terminé Traffic light, avec beaucoup de bases de piano et des inspirations un peu musique classique, néo-classique que je me suis dit tient ça, c’est cool ! 

 

  • Votre composition préférée ? 

Je dirais que la plus fluide de l’album, c’est la dernière, c’est Trouble Behind, parce que déjà, le thème en lui-même est hyper positif, c’est sur le fait de profiter du moment présent et de mettre ces problèmes de côté. Quand j’ai écrit les paroles, c’est vraiment ça que je voulais dire. Et la chanson s’est faite comme ça, il y a un truc feel good qui est génial ! Même dans le processus de création, c’était pareil, c’était tranquille.

 

  • Quel artiste vous a le plus marqué cette année ? 

En écoute, il y a un artiste qui me bluffe dès qu’il sort un titre, il s’appelle Sault. C’est une alliance de producteurs américains et anglais, je pense, il y a beaucoup de mystère autour de ce groupe. Ils ont sorti notamment un peu après la mort de George Floyd un titre qui s’appelle Wildfire qui est une référence pour moi. Et sur scène, j’en parle de temps en temps, c’est un groupe qui s’appelle Ascendant Vierge, c’est un concept, faut se préparer, mais c’est incroyable! C’est un mélange de techno Hard teck, un tempo très très rapide accompagné de lyrics en français, un mixe entre les Rita Mitsouko et Évanescence. Sur scène, j’ai l’impression de revoir des live de Nirvana, ils sont tellement à fond, j’adore ! C’est ma claque de l’été en festival.

 

  • Et dans 10 ans, vous vous voyez où?

Je ne sais pas… ce que j’ai retenu de ce métier, c’est qu'il est impossible de se projeter, tu te trompes toujours ! Il y a un an, je ne pensais pas finir l’album et être devant vous ce soir. Tout va très vite. Dans la musique il faut une grande capacité d’adaptation, c’est un état d’esprit, travailler un jour après l’autre, de faire ce que l’on peut sans trop se projeter.

Parfois c’est le feu, beaucoup d’informations, de promos et de concerts et d’autres fois tu vis des traversées du désert, où pendant 2 ans t’a quasiment plus de travail…Donc c’est difficile de se dire « dans tant d’années j’en serai là » !

La seule chose que je souhaiterai, c’est que dans 10 ans je sois avec ma famille, avec mes enfants, être bien, être heureux comme j’essaye de le dire dans l’album, profiter de la vie.

 

  • En dehors de la musique, quels sont vos centres d'intérêts ?

Alors, j’adore le basket, j’adore mes fils et ma femme, j’adore cuisiner, je cuisine beaucoup, plutôt salée, mais je cuisine pas mal, j’adore vraiment ça !

 

 

Interview réalisée par Manon Michel, Envéla Valy et Léa Lalline-Baillot 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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