Patrick Watson à Carhaix


 

 

 

Excellente rencontre avec Patrick Watson et son groupe.

Ils ont mis le feu à la conférence de presse des Vieilles Charrues 2008 et sur scène, ce n'était que du bonheur !!!

 

Vous nous venez d’où ?

P : Montréal, Québec.

Vous êtes en tournée actuellement ?

P : Oui, après ça on retourne en Islande pour faire un peu de studio. Ensuite, on revient chez nous. C’est vrai que ça fait longtemps qu’on n’est pas chez nous : une grosse tournée de deux ans. Là, on va y être pendant un petit bout de temps.

Cette longue tournée, qui a commencé en 2006 avec la sortie du dernier album [Close To Paradise] a permis de jouer entre autres avec James Brown. Des souvenirs de la tournée, qui était sa dernière ?

P : C’est sûr qu’il y a des moments mémorables de cette tournée. C’est comme l’école de musique pour nous autres de faire un concert comme ça. C’est vrai qu’on a appris plein de choses. Ça reste en mémoire.

Cet album est sorti en 2006, donc vous le jouez donc depuis un peu plus de deux ans. En Islande, vous allez rentrer en studio ?

P : J’pense qu’il est temps de faire de nouvelles chansons. Ouais, ça c’est sûr. Tu vois, depuis deux ans, on joue les mêmes chansons. Même des fois, en live, on joue des chansons qu’on n’a pas fini d’écrire. C’est plus fun comme ça. Même les paroles nous viennent pendant les concerts parfois. Moins d’ouvrage après [rires].

Justement, j’ai lu que les paroles étaient ce qui vous posait le plus problème quand vous composiez un morceau.

P : Oui, c’est sûr que ça prend du temps. Moi, j’écris des films dans ma tête. Et après, je fais des scripts. Ensuite, je fais les paroles.

Alors, parmi vos inspirations, on a pu lire que Debussy en était une. Satie également.

P : Mais on a tellement d’influences, vas-­‐y Simon [Angell, guitariste].

Simon : Moi-­‐même, j’aime beaucoup la country. J’aime marier tout ça ensemble, trouver le juste milieu. Ça, c’est moi, personnellement. Je ne parle pas pour les autres.

P: C’est vrai qu’on a tous des influences différentes. Moi, je viens d’un milieu plus jazz. C’est là qu’on s’est rencontré, en étudiant le jazz. Et Mishka [Stein, bassiste], c’est plus pop. Mish’, c’est notre sensibilité pop, des belles mélodies.

Alors, ce prochain album, quelle couleur il aura ? Le précédent mélangeait justement beaucoup de musique « roots ».

P: Le prochain disque est très différent de l’autre. Notre son s’est tellement développé ces deux dernières années ! Il y a plus d’énergie que dans le vieux disque. Le vieux disque est tranquille, je pense que celui-­‐ci bouge plus.

Souvent, on rapproche votre voix à celle de Jeff Buckley. C’est une source d’inspiration aussi ?

P: Non, pas du tout. Mais je ne pense pas que ce soit proche musicalement.

Et pour en revenir à votre amour pour Satie & Debussy…

P: Erik Satie, c’est quand même la personne qui a inventé la musique d’ambiance, même si ce n’est pas très mélodique. Vous savez, c’est dans le XXème siècle qu’il commence à y avoir des espaces musicaux, et Erik Satie fait presque de la musique expérimentale. Debussy c’est un autre créateur, et dans l’orchestration de sa musique, il y a plein de couleurs. Ce n’est pas une question de mélodie c’est plutôt une question de coloration. C’est sûr que ça influence plein de musiciens, sans le savoir des fois.

Vous avez tous étudié la musique ?

P: Oui, on s’est rencontré à l’école.

Le titre de la chanson Close To Paradise, j’ai lu que c’était inspiré d’une formule vietnamienne.

P: C’est une expression vietnamienne. Ça veut dire que t’es super fatigué, et tu sais pas si tu vas rendre ou non. Et tu dis, « Oh ! I’m close to paradise ». J’ai fait un voyage avec un peintre là‐bas. Il m’a vraiment touché ce peintre‐là, finalement j’ai plutôt été inspiré par cet artiste-­là.

 

Aujourd’hui, vous êtes « close to paradise » ?

P: Oh oui, quand même, c’est vrai.

Vos shows, dit-­‐on, sont assez visuels ?

P: Oui, on a pris beaucoup de danse contemporaine ces dernières années, et on essaie de mettre ça dans notre show. Des fois on fait des vidéos, mais c’est difficile pendant les festivals et les tournées. On n’est pas très connu en Europe. Mais on a fait un show dernièrement à Paris où le visuel se faisait longtemps et ça faisait du bien. Des fois, on fait des musiques pour le cinéma live, c’est très fun.

 

 

 

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