Music is not fun, review de concert


 

Veni, vedi, vici. Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu. A vrai dire, ça pourrait être le crédo de ces quatre lyonnais. Coup de coeur une fois d'Hélène, coup de coeur d'Hélène deux fois ! A quand Lorient ?

 

Si l'Angleterre est le pays de la pop, Music Is Not Fun tend à prouver que la France peut se vanter d'enfanter de véritables musiciens qui n'ont rien à envier à nos voisins. Les quatre plus anglais des français m'avaient séduite aux Bars en Trans par la fraicheur et la gaïté que dégageait leur pop – tirant quelque peu sur le punk par l'absence de l'un des guitaristes, mais qui déchainait le public rennais. Et c'est ce rythme serré qui maintenait le public dans une tension constante, ne leur laissant pas le loisir de se reposer.

 

Julien, qui "s'était cassé la jambe et s'occupait à faire une BD", va mieux, et c'est avec plaisir que je retrouve quatre musiciens avec slims, tee-shirts en V et lunettes rondes au lieu de trois. Dès la première chanson, les différences sont notables : un son propre, beaucoup plus mélodique – la différence bar/salle de concert y participe aussi. Et assez de place sur scène pour caser quelques gardes de Buckingham Palace cartonnés.

 

Avec Music Is Not Fun, on a cette sensation de se balader dans les rues de Londres bien plus colorées que les posters d'Oxford Street, et même de dire bonjour à chaque passant qui nous répondra par un sourire. Du genre tout va bien dans le meilleur des mondes, version adolescence heureuse et festive. Les paroles arrivent vite aux lèvres des auditeurs et lorsqu'ils sont sollicités, les "SHOES" répondent aux "Do you love my...", (moins bien qu'à Rennes, faut-il le préciser ?). "

On reçoit des chaussures sur scène mais parfois, personne ne vient les réclamer. Peut-être que les gens viennent avec une paire de rechange, c'est très étrange", s'étonnent-ils. "En tout cas, ça nous fait une jolie collection". Si à Rennes ils n'en avaient pas reçues, ce soir ils peuvent se vanter d'avoir déchaussé quelques cinq filles. Lucas, le batteur quitte même son instrument le temps de souhaiter être né dans un autre pays pour pouvoir manger la célèbre – et horrible – sauce HP. Pas de "à poil Lucas, à poil Lucas !" pour cette fois. Haha. Ils sont énergiques, les mélodies sont entrainantes mais laissent parfois la place à quelques chansons plus calmes, aux saveurs doucesamères des gentlemen charmeurs anglais, à la Hugh Grant version "teenage love" guitare à la main...

A croire qu'ils ont trouvé la recette, encore meilleure que fish and chips ou scones and tea, mélangeant l'anglais à l'accent français dans une pop entraînante, assaisonnée de mots d'amour à notre grande cousine, l'Angleterre. Reste à savoir si elle garde la même saveur quand on en change un ingrédient...

 

MUSIC IS NOT FUN. Si si.

 

 

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