Gush, un flot de promesses

 

Aux Arcs, vendredi dernier, jouait Yodelice avec Gush en première partie. Première partie qui, sincèrement, aurait mérité d'être la tête d'affiche et d'avoir un set bien plus long. Rencontre avec ces musiciens humains, démocrates, drôles, et plein d'autres adjectifs que je vous laisse le droit de leur décerner.

 

Avec un peu de chance, le hasard a déjà fait que vous êtes tombés sur le titre "No way" à la radio. Ou alors, vous êtes drôlement malins, et vous avez déjà visité le MySpace de Gush. Encore mieux, leur album tourne en boucle dans votre chaine hi-fi.

Gush, ce sont deux frères, leur cousin, et le cousin du cousin ; une jolie histoire de famille qui remonte au lycée, qui continue avec K Wha et qui aboutit aux Gush. Ils y seront parvenus étape par étape, d'abord à jouer de la batterie sur des boîtes de Quality Street pour finir batteur-chanteur de front. D'abord à chanter à deux pour finir à quatre. D'abord à porter les cheveux courts pour finir les cheveux longs. Gush, "c'est finalement une réunion de quatre chanteurs, de quatre auteurs-compositeurs" qui apprennent toujours à se connaitre. La musique pour eux, c'est "être ensemble et créer un groupe, chanter ensemble et développer une harmonie autant musicale qu'humaine". Comme une bande de potes, ils apportent chacun leur univers et se complètent. Chaises, tables, voix, et pourquoi pas guitares, et voilà déjà une prémice de chanson.

 

 

Parler de leurs influences serait ma foi maladroit, car si les références aux seventies se font nombreuses sur la toile, je suis d'avis que leur originalité tient davantage dans la diversité de leurs timbres qui, mêlés, apposent leur empreinte, leur couleur – dois-je vous avouer que quelques larmes m'ont échappé sur "Jealousy" a cappella ? Gush, ce n'est pas une chanson forte et dix déclinaisons de celle-ci sur un album, c'est plutôt le jaillissement d'idées de quatre compositeurs d'apparence passée qui vivent avec leur temps.

Et si l'écoute est agréable en travaillant ses cours, en se rendant au bureau, ou ne serait-ce qu'en fond sonore, je suis d'avis que chacun devrait prendre la peine de venir voir la grosse caisse poilue et les quatre lettres géantes – G, U, S et H – qui ornent la scène. Parmi le décor, quatre musiciens aux cheveux longs et aux chemises à carreaux, démocratiquement en ligne, qui vous font une démonstration de leur polyvalence : Yan à la guitare, Xavier à la basse, Mathieu à la basse, Xavier à la guitare, Yan qui frappe des mains, Mathieu à la guitare... Et tous allient leurs timbres pour nous offrir un spectacle impressionnant. D'autant plus impressionnant lorsque le public s'en mêle avec des "Vondel, Vondel, Vondelpark !" yaourts mais sincères. Et quand tous abandonnent leurs instruments pour nous offrir une version a cappella de "Jealousy", eh bien j'en pleure, c'est pour vous dire. Que leurs chansons soient rock'n'roll ou slows, on n'a qu'une envie, c'est de danser... 

 


 

Gush vient de sortir "Everybody's god", un album à leur couleur qu'ils ont couvé durant plus de deux années. Son éclosion valait le coup d'attendre, mais on déjà le prochain titille notre patience. Sachez qu'ils ont déjà tous en magasin "quand même pas mal de chansons, pas mal de matière" et ils sont "hyper impatients de retourner en studio pour les enregistrer". Nous aussi, messieurs, nous aussi...

Pour le coup, Gush c'est un groupe qui remplit les critères nécessaires à la mention spéciale coup-de-coeur-de-Hélène. Une super-hyper-répartie ("à poiiiil !" "toi-même !", bien joué), des paroles sensées ("Y a une ambiance de fous en Bretagne", dixit Yan), des accessoires de rockeurs (avouez que les bretelles de Vincent et le slim rouge de Xavier vous ont bouleversé), mais surtout, surtout un véritable talent de musiciens... 

It's gonna be good to see you again, guys...

 

 

 

 

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