Speed : Avant le Manège vous avez été à Paris et La Rochelle. Quel est votre ressenti sur le public français pour le moment ?

Suzanne: Ils sont très gentils, vraiment. Je crois qu'on est davantage chouchoutés ici! Au Royaume-Uni, il y a tellement de groupes qu'on peut se fondre très vite dans la masse! Les Anglais ont l'habitude d'aller en concert pour retrouver des amis. En France ils y vont pour découvrir, même s'ils ne connaissent pas les groupes.

 

Votre premier single, Candy Girls est sorti environ trois ans avant avant l'album Ester. Qu'est-ce qui a été le plus difficile pour sortir cet album ?

Jimmy : On a voulu le faire nous-mêmes, à notre sauce. C'est pour ça que ça a pris si longtemps. On avait beaucoup de choses à apprendre. C'est très difficile de retrouver sur un album le même son et la même énergie qu'en live. Mais maintenant qu'on a bien appris, on devrait être plus rapides pour le prochain !

 

En tout cas, Ester n'a pas déçu. Il s'est retrouvé dans le top 10 du premier trimestre 2012 de Like Cockatoos. Suzanne en est d'ailleurs enchantée! "Il doit y avoir quelque chose de particulier chez les Français. Peut-être qu'ils ressentent certaines choses que d'autres ne perçoivent pas ailleurs. Difficile à dire..."

 

La musique pop rock et électro bouge beaucoup au Royaume-Uni. Vous avez de la chance d'avoir autant de groupes !

Jimmy : Oui et non, car s'il y a beaucoup de bon groupes, il y en a aussi beaucoup de mauvais! (rires).

 

Les média vous classent dans la Shoegaze music. Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs ce que c'est et où vous vous situez dans ce style ?

Jimmy : Ce terme est né dans les années 90. Le groupe qui le caractérise le mieux c'est My Bloody Valentine. Des voix aériennes, de la distorsion de la Reverb... Bien sûr ce groupe a eu beaucoup de copieurs (parfois mauvais!).

Suzanne : On peut se considérer de la Shoegaze music car on a aussi des techniques similaires au niveau des voix, des guitares. On est forcément inspirés de My Bloody Valentine. La différence, c'est qu'on garde une structure couplet-refrain dans nos chansons. My Bloody fuit complètement cette forme de structure.

 

 

Quelle importance donnez-vous aux paroles dans une chanson ?

Suzanne : On fait partie des groupes qui ne mettent pas les paroles en premier plan. Les paroles sont cachées par la façon de chanter pas très claire et par la musique. C'est comme ça que j'aime chanter. Parfois certaines personnes qui recherchent du sens dans les chansons sont troublées. Mais je n'accorde pas d'importance à la compréhension, même si on essaie de travailler sur de bon textes. Je ne me vois pas chanter des chansons à texte, ça deviendrait personnel!

 

Un prochain album de prévu ?

Jimmy : Probablement l'année prochaine. Mais c'est difficile de savoir quelle direction prendre. A un moment on aura envie d'être très pop et de temps en temps l'envie de faire un truc plus sombre nous prend... L'avenir nous dira comment les choses vont évoluer.

 

Côté concert

Trailer Trash Tracys a eu pour mission de chauffer le public du Manège. Ca n'a pas été tâche facile devant un public très (trop) poli qui a tenu à garder une distance de sécurité entre lui et la scène. La musique de TTT n'est pas vraiment faite pour être dansée. Le Shoegaze, c'est plutôt transcendant. Mais avoir un public en transe dès les premières minutes n'est pas facile.

Je pense que le public a été partagé entre ceux qui connaissaient déjà le groupe et qui ont pu reconnaître les chansons, et ceux qui le découvraient et qui ont parfois été dérangés par ce flou musical et qui ont finalement trouvé les morceaux monotones. Les Trailer Trash Tracys nous ont quand même offert une musique de qualité et j'attends de les revoir de nouveau en seconde partie de soirée!