Yelle, l'indisciplinée


 

Aurélia et Audrey ont eu la chance de rencontrer cette artiste bretonne, qui connaît en ce moment un succès international, au festival des indisciplinées. Voici le résumé de cette rencontre, pour ceux qui veulent en savoir plus sur Yelle !

 

Speed : Comment tu as commencé à faire de la musique ?

YElle : J’ai commencé quand j’étais toute petite. Mon père étant musicien, j’ai toujours baigné dans un univers musical. Je chante depuis que j’ai 3, 4 ans. J’ai eu quelques groupes quand j’étais ado, au lycée et à la fac. Puis j’ai rencontré Grand Marnier en 2000. Il avait un groupe. Il y’a environ deux ou trois ans, il a eu besoin d’une voix pour un remix et il m’a demandé de le faire. C’est à partir de là qu’on s’est dit, pourquoi pas avoir un vrai projet autour d’une voix féminine, avec quelque chose de plus pop que ce qu’il faisait, lui, dans son groupe. On a donc commencé à travailler ensemble. Il compose les morceaux, et on co-écrit les textes. Le premier morceau terminé, « Je veux te voir », a été mis en ligne en septembre sur MySpace, et c’est comme ça qu’on a été contacté par notre maison de disque.

 

Speed : Pourquoi Yelle ?

Yelle : En fait au départ ça s’écrivait Y.E.L. : You Enjoy Life (profite de la vie). Mais il y’avait déjà un groupe belge qui s’appelait comme ça. On a donc décidé de féminiser le nom en y ajoutant un L et un E. Finalement, je me suis rendue compte que ça me correspondait mieux. En même temps ça fait pensé à yell, qui veut dire « crier » en anglais, et ce sont des petites choses comme ça qui me représentent bien.

 

Speed : Pourquoi avoir repris « à cause des garçons » ?

Yelle : Quand j’étais petite (je suis née en 1983) mes parents faisaient des compils pour des soirées, avec des morceaux des années 80, avec Lio par exemple, et notamment cette chanson, à cause des garçons. Et à l’enregistrement de l’album en décembre 2006, on l’a réécouté. On s’est dit que si on avait une reprise à faire, ça serait celle là. Elle correspond vraiment bien à l’univers de Yelle. Il est hyper actuel dans les textes, il y’a plein de référence à des magazines qui sont encore d’actualité…

     

 

Speed : Quel style de musique t’a le plus inspiré, dans la culture musicale dans laquelle tu baignait étant petite ?

Yelle : J’écoutais beaucoup de chanson française en fait, Brassens, Brel, Ferré, Asnavour… Beaucoup de rock : les Beatles, Pink Floyd… Ado j’écoutais la radio tout le temps : Madonna, Blur… Du coup, je pense avoir beaucoup d’influence au niveau de la chanson française, dans le sens ou je travaille beaucoup sur la chanson type, avec couplet, refrain, rimes etc. Grand Manier m’a fait écouté beaucoup de rap, de musique électronique et donc toutes ces influences là on fait un mélange qui donne ce que je fais actuellement.

 

Compagnie des Ondes : Justement, tu restes quand même une artiste assez unique : tu es presque la seule à faire ce type de musique en France, tout en chantant en français.

Yelle : Oui, c’est vrai qu’on voulait absolument écrire en français. On ne voyait pas pourquoi on irait écrire en anglais par exemple. On s’est quand même posé la question du niveau international, mais finalement, avec les tournées au Canada, en Australie et dans d’autres pays anglophones, on s’est rendus compte que ça ne posait aucun problème. Même si les étrangers ne comprennent pas, ils aiment la musicalité de la langue française.

 

Speed : Est-ce que tu joues un instrument spécial quand tu es sur scène ?

Yelle : Oui je joue du tom bass : c’est un tambour sur pied.

 

    

 

Speed : Quels sont les artistes que tu aimes en ce moment ?

Yelle : En ce moment je n’écoute pas beaucoup de musique. Mais j’écoute le dernier album de MIA, qui s’appelle KALA et qui est très très bien. On l’a rencontré en Australie. J’écoute aussi les Gossip, et il y’a des groupes avec lesquels je vais faire des concerts, donc j’essaye de me renseigner sur ce qu’ils font.

 

Speed : Est-ce que tu as déjà travaillé ou joué sur scène avec d’autres groupes ?

YElle : À part Fatal Basouka, avec qui j’ai fait un featuring qui m’a beaucoup amusé, c’est vrai que je n’ai pas encore eu l’occasion de faire ce genre de choses. Ca me plairait beaucoup c’est sûr, et je le ferai peut-être. Peut-­‐être avec Stuck in The sound qui jouent ici ce soir. Ce n’est pas la priorité pour le moment.

 

Compagnie des ondes : Tout ce succès est arrivé assez rapidement. Est-ce que ce n’est pas effrayant ?

Yelle : C’est vrai que c’est bizarre, on se fait d’autres repères, on vit d’une autre manière. Mais en même temps ça passe tellement vite que finalement on est dedans à fond. Mais c’est assez frustrant de passer seulement un jour par la Bretagne d’où je viens, et se dire qu’on va partir à Lille, ou à Paris pour des émissions le lendemain. Mais finalement, on fait tout ça avec beaucoup de plaisir. C’est toujours marrant ! Et puis je suis trop jeune artistiquement pour me faire moi-­‐même mon propre planning, j’ai besoin d’être encadrée.

 

Compagnie des ondes : Que penses-tu de l’image ?

Yelle : Pour moi, c’est quelque chose d’important. C’est un vrai travail, quelque chose qui permet de s’identifier. Un très bon groupe peut très bien ne pas réussir rien qu’à cause de son image.

C’est vrai que des fois j’aimerais me mettre une robe noire classe sur scène (rires) mais ça ne serait plus Yelle finalement. Mais ça m’amuse beaucoup. Tant que ça m’amusera, je continuerai.

 

 

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