Melody's Echo Chamber

Melody’s Echo Chamber rappelez-vous on vous en a déjà parlé. Vous savez c’est cette révélation de l’année 2012 que nous n’avions pas pu avoir en entretien lors de notre périple aux Trans’ de Rennes tant elle était demandée.

Et oui la jeune Aixoise a la tête qui tourne en ce moment, elle n’arrête pas, tous les soirs elle est sur scène avec ses musiciens. Quatre beaux garçons autour d’elle (la chanceuse) forment la nouvelle formation de MEC et met un terme à la boîte à rythme des Trans’, maintenant Mélody est accompagnée d’un batteur (un vrai si si), et ça envoie ! Loupée à Rennes c’était sans compter son passage à Lorient jeudi 21 février, la jeune et jolie Mélody Prochet était là rien que pour nous. Retour sur cette très chouette rencontre…

 

Photos par Benoit Fumery

 

Pas trop crevée ?

Si ça commence, on joue tous les jours, on se couche tard, on picole. Demain soir on est à Laval, je ne sais même pas où c’est, je suis nulle en géographie…

 

Ce n’est plus en Bretagne, tu viens du sud toi ?

Oui je viens d’Aix en Provence…

 

Tu n’as pas l’accent ?

Il y a un truc un peu snob à Aix, on n’a pas l’accent contrairement à Marseille…

 

Revenons un peu sur tes influences et notamment celles qui inspirent tes paroles, quelles sont-elles ?

En général ça part de mes histoires perso, romances, fautes cachées, c’est comme un journal intime mais j’essaye de cacher mes textes, j’essaye de prendre une espèce de distance, c’est par exemple un choix de ne pas mettre les paroles. Et le fait qu’elles soient  en anglais, et bien c’est parce que naturellement j’ai toujours écrit en anglais. Je me suis rendue compte que c’était pour que les gens quelque part ne comprennent pas. Quand je suis allée en Australie pendant plus d’un mois c’est marrant mais j’ai écrit en français peut-être parce que la France me manquait mais en tout cas je me sentais complètement décomplexée là bas et ils ont aimé…

 

Tu as débuté par une formation classique comment expliques-tu ce virage vers un genre plus expérimental, psyché ?

Oui c’est vrai j’ai fait de l’alto pendant 12 ans. Ce virage c’est justement un rejet du classicisme vers 19 ans, un moment de rébellion où j’ai voulu me démarquer et je me suis découverte une passion pour la musique plus expérimentale, contrastée. J’ai été justement clairement attirée par Kevin Parker (Tame Impala) qui a un background opposé…

 

A tourner comme tu fais, tu es quand même basée quelque part ? A Paris ?

J’ai plus de « chez-moi » à vrai dire. J’ai du rendre mon appart à Paris, j’y ai habité pendant 6 ans, maintenant je squatte le canapé de ma sœur. Je vais souvent en Australie, à Perth, mais il va falloir que je m’installe…

 

Quels sont des projets, un autre album en cours peut-être ?

En cours déjà, j’écris toujours, j’ai toujours besoin de sortir le trop plein d’émotions on a tous notre ordi dans le van c’est marrant…

 

Et pour la production ce sera toujours Kevin ?

Pour l’instant c’est secret mais j’aimerais bien que ça soit avec Kevin car c’est très rare de pouvoir faire de la musique avec quelqu’un aussi naturellement…

 

On te souhaite de réaliser un album aussi brillant que celui-ci, car objectivement la critique te le renvoie, c’est énorme…

 

Oui, ce qui est surtout énorme c’est d’avoir réussi à faire un cd qui me plaise dont je ne suis pas lassée. C’est dingue qu’à Nantes, ou encore Evreux il y ait des gens qui aiment mais bon on m’a dit qu’à Lorient, Laval ça allait être dur de remplir la salle…

Mais quoi qu’il en soit, on est toujours content et puis c’est le jour et la nuit avec le batteur, le groupe. On a fait la Maroquinerie, c’était rempli, tout le monde nous a dit que c’était le jour et la nuit. On peut se permettre de faire vivre les morceaux rajouter des jams, des interludes… Ce n’est que notre sixième concert tous ensemble donc on est encore dans la phase expérimentale.

 

Programmée au Primavera festival, c’est génial ! 

Oui, j’ai très hâte, il y a plein de groupes…

Dont Tame Impala…

Oui je crois qu’ils sont deux jours avant nous.

 

Vous avez d’autres grosses dates ?

Oui d’autres festivals mais on n’a pas le droit de les dire…

 

Vous avez eu des propositions aux Etats-Unis ?

Oui mais on n’a pas les moyens, on ne rentabiliserait pas, on perdrait beaucoup à moins d’être la tête d’affiche et de remplir la salle tous les soirs. Pour l’instant ça ne rapporte pas, il faut investir, il faut juste qu’il y ait du monde à venir. Et comme j’ai été signée à l’étranger je n’ai pas le droit aux subventions françaises donc on a moins de moyens… mais on ne va pas se plaindre.

 

Parle-nous un peu de ton expérience  aux Transmusicales de Rennes, tu l’as bien vécue ?

Pas très bien je t’avoue car notre formule ne marchait pas dans un endroit aussi grand, pendant la tournée avec les Raveonnettes ça marchait d’enfer mais là c’était très froid, on n’était pas dedans. Je pense que ce n’est pas du tout fait pour mon style. Mais là avec le groupe on peut envoyer. Ca l’aurait beaucoup plus fait avec cette nouvelle formation comme ce qu’on a fait à la Route du Rock.

 

 

Du coup c’est deux nouveaux membres c’est ça ?

Oui, deux nouveaux membres, c’est plus couillu c’est sûr, heureusement mon ingé son est une fille, mais ils s’occupent bien de moi. Maud, l’ancienne membre, est partie pour son projet perso qui s’appelle Myra Lee.

C’est plus facile de ce lâcher avec ce groupe. L’aisance sur scène et dans les compo je l’ai aussi en partie acquise à Perth, ça m’a aidée d’y aller. A Perth, il y a énormément de groupes expérimentaux, on dirait qu’ils ne sont pas influencés par le reste du monde, j’imagine qu’en Province il doit y avoir ce genre de groupe pas à Paris car on peut pas répéter, on ne peut pas faire autant de bruit ni se lâcher sinon les voisins nous engueulent !

 

Au fin fond de le Bretagne sûrement !

 

En tous cas merci d’être là, on était déjà ravis de t’avoir à Rennes pour les Trans’ mais là à Lorient c’est super !

Lena, pour Speed et les Incult'

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