Merzhin, de retour à Lorient

Le groupe Merzhin, Merlin en breton, est originaire de Landerneau dans le nord du Finistère. À ses débuts, il y a presque 20 ans, le groupe formé par six copains de lycée est rapidement étiquetté groupe de rock celtique... Article signé par Audrey Belghit

 

En cause la sonorité bretonne de leurs morceaux due à l'utilisation d'instruments peu communs comme la bombarde, des flûtes et cruivres en tout genre qu'ils associent aux traditionnelles guitares, basse et batterie. Mais leur deuxième album Adrénaline, à la tonalité plus rock permet au groupe de se détacher de cette image un peu trop stéréotypée. Le jeudi 9 octobre, nous avons pu rencontrer le chanteur Pierre Le Bourdonnec et le batteur Jean-Christophe Colliou, avant leur concert au Manège.

Le groupe se produit beaucoup en France, mais aussi à l'étranger. Pierre Le Bourdonnec et Jean-Christophe Colliou reviennent avec nous sur leur tournée indienne en 2010, véritable épopée pendant laquelle ils parcourent pas moins de 6 pays. Il nous racontent l'un des concert les plus bluffant de leur carrière, au Laos. Ce concert a lieu dans des conditions exceptionnelles, en pleine tempête tropicale.

« On a joué dans des conditions apocalyptiques, il y avait des trucs qui volaient, mais les gens restaient et étaient totalement fous autour de nous, certains étaient même sur scène c'était génial ! ». Le Laos est le pays d'Asie dans lequel le groupe reste le plus longtemps, 3 jours, et dont il garde un souvenir mémorable. «Le Laos est une République qui est jeune. Les gens y sont vraiment dans un esprit positif et festif après les années d'acharnement communiste. C'est un pays en explosion depuis une dixaine d'années, qui n'est pas très connu, mais où l'accueuil est excellent !

On a passé de très bons moments là bas.» Le rêve de Merzhin est de se produire en Amérique Latine.

 

Si la musique des 6 bretons n'a cessé d'évoluer depuis leurs débuts, leur esprit groupe est quant à lui toujours intact : «On forme une petite famille ». Très souvent sur les routes, les membres de l'équipe Merzhin voyagent à 9 dans le même bus, ils ont donc intérêt à bien s'entendre ! Concernant le processus de création les 6 artistes composent chacun individuellement, mais le travaille de groupe reste essentiel.

« On sait que l'on doit composer pour le groupe, donc même s'il est vrai que personnellement on compose des choses, on essaie de les adapter aussi en ajoutant la touche de chacun. Il faut que chaque membre du groupe se sente concerné par la compo même si c'est vrai que tout le monde n'est pas à la base de celle-ci. »

 

En 2014, le groupe sort son sixième album studio, Des heures à la seconde. Un titre d'album qui fait référence au temps qui passe, thématique récurrente dans les textes de Merzhin.

« Le titre de l'album fait référence au temps mais c'est toujours un prétexte dans les morceaux, pour parler de l'humain. On parle vraiment de l'humain en fait et de l'homme sous toutes ses formes, se que résume bien le premier morceau « Je suis l'Homme ». Une façon d'être « désinstentée » c'est pour ça que le temps est omniprésent, on parle souvent d'hommes, de femmes, de personnages, d'instants précis comme par exemple dans « heures vagabondes »... L'homme plutôt contemplatif se pose pour réfléchir à ce qui se passe à un moment donné. Il y a plusieurs facettes de l'Homme qui sont abordées, justement à des instants précis le temps est la corrélation entre tous ces Hommes. »

 

Merzhin c'est du rock indé, leur dernier album, le groupe l'a voulu 100% artisanal. « Sur ce dernier opus, tout à été fait de façon artisanale, tous les gens qui ont travaillé sur cet album étaient du coin. ».

La pochette, très réussie, de ce dernier album, est d'ailleurs une idée du groupe créée de toute pièce : « Comme on commençait à parler du temps on cherchait une corrélation entre l'humain et le temps qui passe. On ne trouvait pas d'image qui correspondait à nos attentes. C'est l'un de nos amis, photographe, qui a pris la fille de Vincent (Vincent L'Hour, guitariste) en photo et un autre ami graphiste qui a lui travaillé sur la partie assemblage avec les engrenages.»

Le groupe pourtant très live, qui déploie une énergie époustouflante sur scène, n'a pas enregisté d'album en public depuis 2008 avec Merzhin Live. Cependant Pierre Le Bourdonnec et Jean-Christophe Colliou nous ont confié que depuis plusieurs mois Merzhin enregistre tout ses concerts. Ils sont restés plutôt évasifs mais nous ont laissé entendre qu'un très beau projet était en préparation mais qu'il était encore trop tôt pour en parler. Il faudra donc suivre de très près l'actualité de ce groupe .

Pour finir, à la question «Si vous aviez le pouvoir de ramener à la vie un artiste disparu le temps d'un concert, lequel choisiriez vous ? » Les deux artistes n'ont pas hésité longtemps avant de choisir deux légendes du rock, Kurt Cobain pour Jean-Christophe Colliou, et Jim Morrison cofondateur de The Doors pour Pierre Bourdonnec. Les membres du groupe sont en effet passionnés de ce groupe mythique et nous invite à découvrir un autre groupe plus jeune et encore peu connu, « Les Poors ».

« Les Poors » sur scène, un bel hommage à la musique rock’n’roll et poétique des Doors, que Merzhin souhaite faire découvrir au public.