The Struts, le groupe qui monte

The Struts est un très jeune groupe anglais qui monte, un des plus prometteurs de la scène Rock ‘n’ Roll du moment (ils ont même assuré la première partie des Stones au Stade de France). Après avoir sorti leur premier album Everybody Wants cet été, ils viennent mettre le feu à l’espace Cosmao Dumanoir et nous mettre du rock explosif plein les oreilles (et les yeux) pour la 9ème édition du festival lorientais des Indiscipliné(e)s.

Après une longue attente et ayant presque perdu espoir, nous avons finalement pu aller rendre visite à l’exubérant Luke Spiller et sa bande dans leur loge, pour leur poser quelques questions (en faisant preuve de notre parfaite maîtrise de la langue de Shakespeare...).

 

 - Tout d’abord, comment êtes-vous devenus The Struts ?

Luke Spiller : Il y a de cela plusieurs lunes ... la marée était haute et le brouillard bas... Adam (le guitariste) et moi nous nous sommes rencontrés, qui aurait pu imaginer que ce fût une si plaisante rencontre... Nous avons joué toute la nuit durant.  Dès que nous avons eu un répertoire de quatorze bonnes chansons, nous avons cherché un bassiste (Jed Eliott) et un batteur (Gethin Davies). Nous nous sommes appelés The Struts.

- Quels furent vos premiers pas sur scène ?

L. S. : Quand j’étais un très jeune garçon, j’ai joué dans la comédie musicale Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat. À partir de ce moment, j’ai su que je pouvais chanter et me produire sur scène. Ensuite, quand je suis entré dans l’enseignement secondaire, un ami m’a proposé de jouer dans un groupe. Les membres se sont dispersés quand nous sommes entrés à l'université : nous sommes partis dans des directions différentes.

- Quels groupes et chanteurs ont marqué votre jeunesse ?

L. S. : Quand j’étais jeune, c’était Michael Jackson, tout le temps Michael Jackson car je voulais être danseur. A travers Michael Jackson j’ai découvert Stevie Wonder, James Brown, j’adorais vraiment ce genre de musique. Puis quand j’ai grandi je me suis intéressé aux Rolling Stones, aux Beatles, à Led Zeppelin, à Queen que j’aimais tellement. J’écoutais ces groupes religieusement tout le temps. J’ai toujours voulu m’instruire sur ce qui s’est passé auparavant, dans l’histoire de la musique, pour savoir vers où progresser pour créer des nouveaux sons.

- Vous avez publié beaucoup de reprises sur internet, pourquoi ?

L. S. : Quand vous écoutez nos reprises, vous pouvez constater que l’on reprend surtout des chansons très connues. On a commencé comme ça, car c’est un bon moyen de toucher un nouveau public, des personnes qui n'écouteraient pas forcément notre musique. Donc on a commencé à reprendre des chansons qui étaient classées haut dans les charts et on y mettait notre propre style. Au début je ne voulais pas du tout faire ça, je n’aimais même pas certaines chansons, mais après la première ou la deuxième, j’ai découvert que l’on pouvait s’amuser à réinventer les chansons, c’est cool d'y mettre sa touche personnelle, c’est devenu un truc très amusant. On va au studio pour les enregistrer, sans y avoir trop réfléchi auparavant, on apprend les accords et les paroles le jour même. C’est sympa ; on s’assoit et on se dit « Alors, que fait-on ? Comment allons-nous réinventer ça ? ».

- L’une d’entre elles est très surprenante : « Milord » d’Édith Piaf...

L. S. : Ah ! Tu vois, on a énormément apprécié la France et Paris. Par exemple Oui FM nous a beaucoup soutenus, on a eu beaucoup d'encouragements dans votre pays, donc on a pensé qu’on devait rendre hommage à tout ça et dédicacer une chanson à la France. Je sais que c’est très mal chanté, que c’est « très merde »*. Mais c’était sympa parce qu’une semaine auparavant j’ai vu le film sur Édith Piaf La vie en rose, et je suis tombé amoureux, j’ai été emporté par son histoire, sa voix, ses chansons. Ainsi quand on a décidé de jouer une chanson pour la France en français, j’ai proposé « Édith Piaf ! ». On aurait pu aussi chanter du Jacques Brel : J’arrive ou Ne me quitte pas. On a appris la chanson le jour même, on a réécrit les paroles phonétiquement avec les mots anglais qui sonnent comme les français, c’est pour ca que c’est « très merde »* Je me suis efforcé de bien faire mais... « désolé »*, je chante « shit français* » (rires).

- Qui écrit les chansons ?

L. S. : On écrit tous, on sait tous écrire mais c’est surtout moi et Adam, le guitariste. On a aussi quelques producteurs avec qui on travaille, qui adorent ce qu’on fait et qui comprennent notre style et nos influences. En général on va au studio et on prend un peu de temps pour travailler sur des chansons et des idées, sinon on écrit seuls. Donc c’est un peut tout le monde, mais surtout moi et Adam, aussi parce que tout a commencé avec nous.

 - Si vous devez choisir une chanson favorite de votre album, laquelle serait-ce ?

L.S. : Je ne sais pas... C'est bizarre car toutes nos chansons sont comme des bébés, on les voit grandir...  Je dirais Where did she go car c’est une vieille chanson que j’ai écrite il y a longtemps et elle ne m’a pas quitté durant toute la carrière. Je me rappelle quand je l’ai enregistrée, c’était vachement émotionnel, étrange, cette chanson a tellement compté pour moi, c’était la chanson que nos managers ont entendue, celle qui leur a fait penser « ce type a une bonne voix ! ». Et maintenant c’est devenu l’une des favorites des fans, tout le monde aime la chanter et elle a une belle mélodie, facile à connaître. Donc je choisirais celle-ci, elle a un lien très fort et profond avec moi, il y a quelques chansons dans ta vie qui restent gravées en toi, et celle là en fait sans aucun doute partie.

- Êtes-vous déjà venus en Bretagne ?

L.S. : Oui ! On a joué aux Transmusicales il y a deux ans. On n’était jamais venus en France, et la nuit d’avant a passé toute la nuit à boire, car on était tellement enthousiastes et agités. On était vraiment bourrés, on a chanté dans le métro et j’ai perdu ma voix, c’était vraiment effrayant, je paniquais, mais le lendemain on a donné un très bon spectacle. Les Transmusicales nous ont vraiment donné une base de fans et ont permis qu’on commence parler de nous partout. On a réalisé qu'on pouvait faire des super choses une fois qu’on a l’opportunité de jouer devant plein de gens. Ce fut donc un grand jour, ou plutôt une grande nuit pour nous !

- Le public français est-il un bon public ?

L. S. : Oui ! Un très bon public ! A chaque fois que l’on vient en France c’est vraiment amusant, on a beaucoup de champagne, de la nourriture, des « biscuits *», du « chocolat *», même trop, tu vois on va revenir en Angleterre le ventre ressemblant à de la « gélatine *», mais oui c’est sympa, le public est super, il adore le Rock ‘n’ Roll, donc c’est vraiment un pur plaisir

- Comment êtes-vous venus à faire la première partie du concert des Rolling Stones en juin dernier ?

L. S. : C’est assez simple. On a été mis en avant par quelqu'un qui s'occupe du management et qui a contacté l'équipe de Mick Jagger (des Rolling Stones). D'après ce que l’on m’a dit, Mick Jagger reçoit beaucoup de demandes et il les examine, apparemment il a dit qu’il estimait que The Struts étaient capables de jouer devant un public très nombreux. C’était gentil de sa part, mais c’est ce que l’on m’a raconté, donc c’est la seule réponse que je peux vraiment vous donner.

- Et ça vous fait quoi de jouer pour ce groupe, ce monument du rock ?

L. S. : C’était un immense honneur ! A un moment nous étions en train les regarder jouer « Wild Horses » pour les réglages sonores, devant le Stade de France vide, ça m’a frappé, je me suis dit : « merde, on va jouer pour les Rolling Stones ! ». C’est dingue, on passe tellement de temps a écouter leur musique ; au lit, en courant, avec la gueule de bois, en faisant l’amour, en lavant la vaisselle, on se rattache tellement à leur musique, et là on les voit là-bas en train de jouer et on réalise qu’on va jouer pour eux, c’est impressionnant ! C’était vraiment un plaisir absolu de jouer avec eux.

 

 - Avez-vous une préférence entre les grands et les petits concerts ?

Adam Slack : les gros ! (rires)

L.S. : Pour moi ce n’est pas une question de taille, c’est par rapport aux personnes qui assistent au concert. C’est un grand challenge de jouer devant 8000 ou 9000 personnes mais ça ne peut pas battre l’ambiance créée par 500 fans qui sont là pour voir The Struts, qui connaissent les paroles, qui ont l’album, qui chantent tout du long de chaque chanson, c’est pour moi plus agréable car on peut se mettre en contact.

Jed Eliott (bassiste) : Quand on jouait pour les Rolling Stones c’était devant 80 000 personnes et 2 jours avant on avait joué à Paris devant 550 personnes, et je pense qu’on a préféré le plus petit concert.

L. S. : Ils aimaient ça, ils chantaient, on était comme une famille, c’étaient nos fans, ils adoraient notre musique. Je ne me plains pas de jouer devant 80 000 personnes... (rires) mais toute la question est de savoir qui assiste au concert.

 - Que représentent vos tatouages ?

L.S. : Sur le bras gauche c’est Led Zeppelin, mon ami l’a fait dans sa « cuisine* », j’étais très ivre (rires), c’est très laid. Et puis j’ai celui la sur le bras droit : tragédie/comédie, Gethin en a plein aussi, Adam a une « très belle musical clef *» sur la cheville.

 - Avez-vous des projets pour l’avenir ?

L.S. : Oui on a plein de nouvelles idées pour de nouveaux albums, mais pour être honnête on a attendu si longtemps pour sortir cet album, on a eu tellement de « f*cking » retards, des gens qui ne voulaient pas le faire, des gens qui ne voulaient pas le sortir tout de suite, des gens qui voulaient nous changer... En fait on a passé la majorité du temps à attendre. 15 mois pour le sortir et maintenant on est prêts a en sortir un autre, mais il faut d'abord faire la tournée et diffuser cet album autant qu'on peut. On va signer un accord avec de très grands managers américains... Donc l'année prochaine on va essayer de conquérir l'univers en commençant par les États-Unis, en janvier on va commencer notre quête, notre noble quête du Rock 'n' Roll pour conquérir le monde. Une fois qu'on aura fait ça on va surement sortir un nouvel album,  j'espère dans 14-15 mois, presque tout est déjà là, on a juste besoin de quelques chansons plus remarquables pour remplir les trous.

*en français dans le texte

Joris

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