Thérèse et Yseult
Dans le cadre du Festival Les Indisciplinées de Lorient organisé par l’Hydrophone, Thérèse et Yseult, deux chanteuses talentueuses et opposées dans leurs styles musicaux, se sont produites le vendredi 12 novembre au Quai 9 à Lanester. |
Elle s’appelle Thérèse, Claudia, Maniseng, Lin Fu Xian, Pao Pao, française d’origine sino-lao-vietnamienne, c’est elle qui a débuté la première partie sur cette scène du Quai 9. Thérèse est une nouvelle venue sur la scène pop française et elle ne passe pas inaperçue !
Musicienne, styliste, modèle et militante, elle utilise sa voix comme une arme. C’est donc « une guerrière qui lutte contre le racisme, les clichés et la violence dont est notamment victime la communauté asiatique ». Elle délivre un combat sans précédent, qui a commencé au début de la Covid-19, contre le asian-bashing ou china-bashing, c’est-à-dire le dénigrement asiatique ou chinois. Son optimisme, sa folie et son énergie débordante se ressentent à travers ses musiques douces et saillantes.
Cette battante nous appelle à plusieurs reprises « à ouvrir nos cœurs ». Thérèse est une femme pleine de conscience et de tolérance qui, lorsqu’elle ne chante pas, nous délivre des messages dans lesquels elle nous rappelle que « nous sommes humains et qu’il nous faut davantage apprendre, éduquer et pardonner, sans pointer du doigt ».
En deuxième partie, Yseult, nouveau phénomène de la chanson française a rendu la salle très silencieuse en une fraction de secondes. Elle est accompagnée par Nino Vela au piano. Cet instrument a su mettre en évidence la simplicité et la beauté de cette femme. Cette dernière est militante et bouscule les codes à travers ses musiques évoquant sa sexualité mais aussi sa tristesse.
Yseult est une auteure-compositrice-interprète et mannequin française avec une voix hors du commun. La brutalité de ses paroles nous montrent à quel point elle a besoin d’indépendance et de se prouver à elle-même de quoi elle est capable. Elle nous parle entre deux chansons de l’importance de la musique dans sa vie : elle écrit avec « ses tripes » et elle est « prête à se battre car elle est forte et qu’elle n’a pas le choix ». Son interprétation nous a laissé sans voix pendant plus d’une heure. Certain(e)s pleuraient, d’autres riaient et souriaient. Yseult a donc réussi à nous transporter ailleurs en pensant seulement au moment présent et nous faire ressentir toutes les émotions qu’un être humain puisse avoir en passant du rire aux larmes.
Ces deux artistes féminines aux styles musicaux opposés ont su capter notre attention et nous transpercer d’émotions. Un lien les uni et font leur force : la musique. Cette dernière est leur arme. Elle leur permet de mener des combats et de lutter contre ce qu’elle refuse de voir et entendre.
Charlotte