Thomas Dutronc


 

 

Vous croyez que Thomas est un gars cool, genre gendre idéal, fan de jazz manouche aux comptines légères et qui lui en a fallu peu pour être sur les devants de la scène car il est est fils de...et bien détrompez vous Thomas n'est pas tellement de ce genre là, lisez plutôt !

 

La différence entre des disques et des concerts ?

On ne fait pas du tout les mêmes choses sur scène que dans un disque. Sur scène on fait des choses beaucoup plus énergiques, c’est d’ailleurs l’intérêt de faire des disques et des scènes...

Nous on reste dans le même état d’esprit mais il y a différents morceaux ou quand on est sur scène, on va plus loin dans l’énergie, le côté instrumental et dans la virtuosité.

Le disque il est cool comme ça mais sur scène un peu moins…

 

 

Une manière particulière de travailler…

Il y a eu plein de manières différentes de bosser. Et ce qui est bien dans la composition c’est de sortir de ce qu’on fait habituellement. D’un seul coup de se laisser penser à autre chose…

Moi je travaille beaucoup la guitare manouche depuis 15 ans mais avant j’écoutais plein d’autres trucs et c’est bien parfois de se replonger dans autre chose. On peut prendre l’exemple de Roman qui composait directement au piano, et c’est bien parce que comme ça tu n’es plus dans l’instrument, les gammes, la technique, tu es juste dans le chant… Quant à moi, à la base, j’ai plus pris ça pour un jeu qu’autre chose.

J’ai toujours aimé écrire car on peut exprimer plein de choses par les mots alors qu’avec une guitare, il faut s’appeler Django pour pouvoir raconter 12 000 poésies…

 

Quelques mots pour qualifier les titres du disque ?

En plus de quelques accords manouches, c’est peut être un truc ternaire qui revient sans cesse dans mes chansons… mais Comme un manouche, c’est venu d’une idée de texte, Je les veux toutes, c’est un rythme très bizarre,  Solitaire, c’est vraiment une chanson pop un peu western andalous et Je ne savais rien, c’est un plutôt un swing mexicain, qu’on a transformé en rock arpège…

 

 

Un spectacle musical à la Dutronc !

À la base ce disque est né parce qu’on voulait faire un spectacle musical, différent d’un concert en essayant de reprendre une ambiance qu’on réussit très bien à la maison, c’est-à-dire qu’on a un virtuose manouche à la guitare puis un type qui arrive et qui joue au violon subitement, un autre qui reprend un tube d’aujourd’hui et qui le joue un peu bossa, un autre qui reprend une chanson corse, après un peu de classique, puis on s’arrête, on fait trois blagues, on boit un coup de rouge et on mange un saucisson.

 

Un spectacle musical devenu disque !

On a mis ce spectacle en place avec tout un jeu de lumière très travaillé, des ombres chinoises, des projections avec des caméras, des objets en rapport avec les morceaux, une valise…un coin guéridon avec des vieux vinyles. Et chaque musicien joue son personnage, le corse, le virtuose, le tout fou brésilien multicolore  avec son perroquet…

Et pour faire ce spectacle on s’est mis à faire un disque car les médias actuellement on plus besoin de disque que de DVD pour faire valoir quelque chose, et dans un même temps on a voulu rendre ça accessible aux gens sans pour autant vulgariser le tout. Résultat : voilà maintenant je chante pas mal  sur scène et  je pense que j’ai pris du métier à tous les niveaux…

 

 

Faire des chansons originales, pour espérer passer à la radio ?

Ouais pour la bonne raison qu’on avait ce spectacle musical qui était un peu underground parce que quand les gens le voyaient ils adoraient et étaient super surpris, c’était vraiment drôle et complètement surprenant, plein de bonne musique sur lesquelles on faisait chanter les gens… Et donc tout ça c’était très bien mais on était nombreux sur la route et on n’arrivait pas à s’en sortir financièrement grâce à notre notoriété, malgré les salles de 500 qu’on faisait. Et la tu te rends comptes des impératifs concrets quand t’es sur la route, parce que le but, c’est quand même de bien vivre.

 

Thomas : Gendre idéal ou grand rockeur ?

J’ai une image de gendre idéal mais notre groupe, on n’est pas comme ça, on est plutôt punk et on picole plutôt très fort !

 

Entre jazz et rock…

Cette année on fait des festival rock et des festival de jazz, alors on cherche notre marque dans les deux cas !

On a joué à Juan les pins et on est passé sur une radio de jazz, ça nous a beaucoup impressionné mine de rien. Et maintenant on est plus dans une dynamique de jouer pour les gens rock, et moins pour le jazz, parce qu’on a rejoué dans des festivals de jazz et on s’est vautré sur quelques trucs. Mais je pense qu’il faut un petit temps d’adaptation et que la musique est bonne pour tout le monde !

Le but en fait c’est d’idéaliser son public, tout en élargissant le spectre le plus possible mais sans rabaisser les choses, je veux dire que quand tu fais des notes simples et belles ça plait à tout le monde, mais après il y a des codes, dans les festivals rock ça va taper un peu plus… dans les festivals jazz où  il y a 12 millions de notes mais il faut trouver un certain équilibre entre taper et faire au moins 12 millions de notes…

 

 

Jazz manouche, fils de, est ce vraiment cette image que Thomas Dutronc veut faire passer ?

Moi en fait j’ai deux étiquettes, fils de, comptines légères, ce que je ne suis pas et ça les gens vont le découvrir avec le temps. Mais moi-même les fils de j’ai un apriori négatif, mais bon je suis un peu du genre ronchon à critiquer tout.

Et j’ai aussi cette étiquette jazz manouche c’est sur je viens de là, mais tu te rends comptes que tout ce qui compte, c’est l’émotion sur le moment, parce que les mots finalement, c’est un peu vide pour parler de musique et dès fois tu te dis mais si j’étais peintre, il faudrait parler toute la journée du tableau… mais c’est difficile de parler des émotions qui se passent dans un concert…

 

Les grands, les forts, enfin ceux qui frôlent la perfection quoi…

Django c’est sur il est super fort pour son époque et tous les musiciens se rejoignent Bibi King, Bob Marley ou Django, ils sont tous arrivé à un niveau ou la musique ça coule, c’est en rythme, c’est léger, tout est là ou il faut, tu as l’impression que tout est déjà écrit. Tu as l’impression que tout est parfait et que si ça n’avait pas été là il aurait fallu l’inventer.

Moi j’ai très envie de travailler le rock, la guitare électrique peut être pour le prochain disque, j’aimerai bien.

 

Entre fils de Jacques Dutronc et de Françoise Hardy, quel est le plus dur à supporter ?

Je pense que si je n’vais eu que ma mère ça m’aurait fait bizarre d’avoir une femme qui soit un peu admirée par tout le monde, il y a un côté étrange, je serais peut être devenu de l’autre bord, enfin je ne sais pas, surtout que tous les grands fans de ma mères sont homosexuels. Elle a une part de féminité magnifique ! 

 

 

Thomas Dutronc, c’est clair ça passe mieux que TomDu…

Ben Thomas D ça fait un peu Arthur H, Tomdu, Tomatoketchup celle là c’était quand j’avais 5 ans, si j’avais trouvé un truc j’aurai pris, mais je n’ai rien trouvé et ça ne me gène pas. J’ai demandé aux manouches comment on disait fils de ? Mais c’était Tchavo Found donc je me suis dis on ne va peut être pas prendre ce nom là… Et puis finalement c’est bien Thomas Dutronc, non ?

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