Indochine, le groupe des années collège

 Le groupe des années collège

 

À 23h45 la Bretagne va avoir rendez-vous un grand événement, l'un des plus grands événements de cette édition 2014, je parle du concert d'Indochine sur scène bien entendu.

C'est la seconde fois que Speed les rencontre, encore une fois, que prend Nicolas Sirkis pour ne pas vieillir !!!

 

Conférencier : Y a-t-il un décalage technique entre aborder le stade de France et un festival comme celui-ci ?

Indochine : Oui, déjà au niveau du temps de scène, au SDF on joue 3 heures, ici, du fait qu'il y ait d'autres groupes qui passent, on joue 1h30. Le public est différent, il ne nous connaît pas forcément sur scène. Même si nous connaissons la Bretagne.

Quand on voit la tournée de deux ans effectuée, peut-on se dire qu'il y a un niveau d'émotion emmaganisée, de fatigue aussi et que le break est indispensable pour se resourcer et repartir sur de nouveaux horizons et des nouveautés ?

Effectivement, on arrive au terme de deux ans de tournée, mais notre ressource, c'est la scène. Physiquement on peut être fatigué, mais l'énergie que donne le public vaut toutes les vacances. Mais oui, c'est bien tous les 2/3 ans de se recadrer, de redescendre dans notre univers quotidien, de ne pas vivre sans arrêt dans la pression du temps, de redevenir des gens normaux.



Led Zeppelin me disait : « Quand on est en tournée internationale, on a souvent envie de retourner à la maison, mais quand on est chez soi, on a envie de remonter sur scène. »

Tous les groupes sont un peu comme ça, même si je n'ai pas souvent envie de quitter la scène pour rentrer chez moi. De toutes manières, ici, je ne suis pas loin de où je vais me ressourcer, donc ça va !

Comment arrivez-vous à équilibrer, la vie au quotidien et la vie de « rock star » avec des rencontres de fans, de journalistes, au quotidien, parce que c'est journalier.

J'en sais rien ! J'essaye de rester spontané et pour l'instant ça semble marché.

Du yoga ?

Oui (rires). De toutes façons, on n'est pas sur notre monde, où on serait pris en charge 24h/24. Donc oui, on s'occupe de nous et ça revient à s'occuper du public.

Une fan nous disait ce matin : « on leur apporte, mais ils nous apportent aussi beaucoup ». La musique véhicule beaucoup de choses, évidemment il y a vous, le groupe, mais aussi ce que vous apportez dans une société où parfois c'est compliqué, la musique est essentielle !

Cela me fait penser à une phrase que j'ai dite au stade de France en 2010 : « je ne sais pas si je vous aide, mais vous nous aidez beaucoup ». Vers 18/19 ans, on est sorti du système scolaire, on ne savait pas où on allait, on a eu cette putain de chance d'être pris par « je sais pas qui » et récompensés pour notre musique. Être encore là au bout de 35 ans, c'est inimaginable, irrationnel ! Dans une société fracturé, où il y a de plus en plus de haine, c'est super de voir plusieurs générations confondues (des enfants, des ados, leurs parents), cela crée une sorte de fraternité sincère de voir toutes les couches de la société représentées.

C'est la sincérité qui tisse les liens entre les générations ?

On ne peut pas mentir et trahir longtemps, surtout aujourd'hui.

Être là 30 ans plus tard, ce n'est pas un hasard.


Journaliste 1 : Quel est votre rapport à la Bretagne ?

 J'y vais en vacances depuis 30 ans, j'ai beaucoup d'amis ici. C'était important de venir jouer à Carhaix, car on n'a pas pu passer à Rennes, des fans ont été déçus. On est passé à Nantes, mais bon… Notre rapport est confraternel avec la Bretagne, cette une région où je me réfugie souvent, dans ses îles ou sur le continent.

Conférencier : Un souvenir de 2010 ?

Indochine : Ah oui ! Je rêvais de m'entourer avec un drapeau breton, donc c'est fait ! J'ai la photo chez moi ! Ce n'est pas du tout pour faire de la lèche, il y a beaucoup de régions qu'on aime beaucoup, l'Alsace entre autres, mais la Bretagne c'est un endroit où je vais souvent, au moins une dizaine de fois par an.

Journaliste 2 : Pourquoi avoir choisi de faire un concert à Londres ?

 Notre culture a toujours été le rock anglais et il était temps au bout de 33 ans d'aller jouer là-bas. On a joué devant 1200 personnes, il y avait 1000 Français, Belges, Suisses et 200 Anglais, bon c'est déjà pas mal. On sortait du stade de France, on jouait dans une petite salle anglaise, c'était super cool, Boris était super content ! On a pu se permettre de faire des reprises qu'on aimait bien, c'était un luxe. On vient de passer 3 jours agréables là-bas, c'était sympa. Il y a même des Irlandais qui ont aimé !

Journaliste 3 : À force de faire des festivals et des stades, les concerts plus intimistes ne vous manquent-ils pas ?

On ne fait pas beaucoup de festivals, cette année, on en fait 3. Et justement, après le premier stade de France en 2010, on a fait un « Meteor Club Tour » et on a joué dans des très petites salles, donc on arrive à gérer cela. Les concerts comme au stade de France reste des apothéoses, les concerts dans les Zénith c'est déjà extraordinaire d'aller dans les grandes villes et d'être accueilli par 7000/8000 personnes, mais on aime les petits concerts, on aime tout ! A Londres c'était tout petit.

Après la tournée de cet hiver, on a décidé de jouer à la « Cygale », on est passé de 14000 personnes à 1000, enfin on s'adapte, du moment qu'on est sur scène, on est bien !

Journaliste 4 : Dans les références actuelles rock anglo-saxon, quels groupes suivez-vous ?

Les « Black Keys », j'aime beaucoup leur nouvel album, mais c'est pas anglais. Le groupe qu'on avait avec nous à Londres nous plaisait, on apprécie toute cette nouvelle vague de groupes qui nous font penser à « Joy Division ». Et c'est du lourd, parce que le public a changé, le rock marche moins, maintenant c'est plus « Beyoncé ».

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