Christophe au Grand Théâtre

 

On avait voulu le rencontrer lors de son passage au Grand Théâtre de Lorient, mais le rendez-vous n'avait pu se concrétiser.

Son passage aux Vieilles Charrues nous a permis, à la dernière seconde de le rencontrer, un joli moment avec un mythe de la musique française.

 

Vous retrouvez seul sur la scène principale et proposer des versions solos de vos plus grands titres est un pari à la fois risqué pour les organisateurs, mais surtout pour vous ?

Je ne sais pas, je suis heureux de venir ici, c’est la première fois d’ailleurs, mais de me retrouver sur la scène qui a accueilli Lou Reed me remplit de plaisir.

Oui mais cette formule peut sembler plus adapté aux petites salles ?

J’ai fait pas mal de concerts avec cette formule, vous savez, j’ai dû apprendre le piano pour cette tournée. L’idée de jouer à 17h, ce qui est un peu dommage c’est la durée un peu courte du concert mais bon disons que je dois être un chien à l’envers (je ne connaissais pas cette expression !). Il m’est arrivé souvent d’être à l’envers dans ma vie, alors une fois de plus, une fois de moins, ça me plaît d’être comme ça ! Pour être honnête, je ne suis pas dans le même état que lors d’un concert de 2h30, là il y a une petite sensation de travail pas terminé en quelque sorte. De venir ici, ça me permet encore d’expérimenter et de prendre des risques, de me tester, j’aime bien ça, mais attention, je ne me considère pas du tout comme une star, je viens ici comme un voyageur.

  

Ludo et Audrey avec Christophe

 

Il y avait un peu d’appréhension ?

Quand même un chouia ! C’est vrai que lorsque je fais des salles de 1200 places, je suis à l’aise, ça me convient, ici c’est différent, je suis à l’envers là, je n’ai pas pu tester vraiment le son, je ne maîtrise pas tout.

Vous travaillez sur un nouvel album ?

Oui, je suis en train de le terminer mais c’est du boulot et il reste beaucoup de travail encore. Il devrait sortir en mars 2015. Il sera différent d’ « Aimer ce que nous sommes » sorti en 2008. J’aime la résonance sonore et l’image que je m’en fais.

Justement on vous dit, et vous vous dites aussi d’ailleurs, très méticuleux en studio ?

Je suis moins professionnel sur scène, c’est plus de l’amusement pour moi, en studio c’est différent, j’aime tout travailler et maîtriser. Je cherche la moindre poussière sonore, tout doit être parfait à la miette près.

Vous avez 50 ans de carrière, comment voyez-vous l’évolution de l’industrie du disque ?

Je suis complètement fermé là-dessus, je sais qu’il y a une évolution, mais je serais plutôt sur une réflexion au niveau technologique. Même si je reste souvent dans l’analogique, j’aime tout ce qui est synthèse entre l’analogique et le digital. Ce qui m’intéresse c’est l’évolution des artistes grâce aux nouvelles technologies, que je trouve merveilleuse aujourd’hui. J’aime les gens originaux, les gens qui arrivent à créer. Des gens comme Nine Inch Nails sont pour moi des artistes hors normes, Trent Reznor est une de mes idoles (là on est bluffés), je l’ai vu au Zénith de Paris, c’est un génie ce type, tout ce qu’il touche devient merveilleux, ces 2 derniers albums, plus electro, transcende la musique électronique. Les jeunes devraient plus l’écouter, au lieu de revisiter le passé, comme les années 80, ils devraient s’inspirer de lui et évoluer.

Qu’est-ce qui vous surprend le plus ?

Les créateurs, les créateurs de machines, quand on voit ce que l’on peut faire avec l’électronique, ça me fascine. L’autre jour, je regardais ma machine à laver, car j’aime nettoyer mes affaires, je fais tout moi-même, j’suis difficile avec mes fringues et je regardais le hublot de ma machine donc et je me disais qu’il y avait un mec qui avait eu l’idée de créer ça, je suis admiratif.

Pourtant, on vous cite souvent comme collectionneur ?

Cela n’a rien à voir, j’aime les nouvelles technologies, mais j’aime aussi écouter un 78 tours, j’aime m’acheter des jukebox, qui fonctionnent bien sûr, je trouve sublime le son du vinyle dans un jukebox.


                                      Christophe et Lena de la com du festival, que l'on remercie pour cette rencontre

 

En écoutant votre concert, certains titres faisaient vraiment musiques de film, vous avez déjà travaillé pour le cinéma, au début de votre carrière, vous ne pensez plus travailler pour la musique d’un film ?

AH non, pas plus que ça, j’ai travaillé récemment pour le film de Sophie Fillière « Arrête où je continue » avec Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric, mais tout se fait au hasard, hasard d’une rencontre, hasard de la vie quoi. J’aime les 2 acteurs donc cela m’a permis de m’inspirer d’eux et je travaille différemment, là je fais la musique vraiment vite, en 3 jours tout était fait, enfin en 3 nuits.

Vous avez travaillé avec de nombreux artistes, Brigitte Fontaine, Bashung, Adamo et récemment, Cascadeur, avec quel artiste rêveriez-vous de travailler ? Existe-t-il une frustration du fait de ne pas avoir travaillé avec quelqu’un ?

Non aucune frustration, j’ai travaillé avec beaucoup d’artistes, c’est bien, mais je n’ai aucune frustration. Si je trouvais sur ma route Trent Reznor, je crois que ce serait vraiment un grand plaisir dans ma vie.

 

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